Cyprichromis sp. jumbo “Kitumba”

Cyprichromis sp. jumbo “Kitumba”

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######### – Localisation de Cyprichromis sp. jumbo de Kitumba (R.D.Congo)


 

Expérience aquariophile

Auteur: Benoît

Introduction:
 
Ce Cyprichromis, nettement plus grand que le C. leptosoma “générique” est un planctophage vivant en bancs de plusieurs centaines d’individus (dans le lac Tanganyika), dans un territoire en pleine eau …
Description et dimorphismes:Mâle Kitumba en parade.
 
   Les “jumbo” sont donc plus grands, d’environ 1/6ème à 1/5ème, que leur cousins “leptosoma“. Les femelles ont une tâche foncée dans chaque lobe de la caudale et restent brunâtres, avec quelques reflets opalins sur les flancs.La livrée des mâles bleus reste bleue. Pour les mâles dont une partie, aussi infime soit elle, est jaune, ils seront totalement jaune en quelques mois. Cette pigmentation “colonise” petit à petit l’ensemble du corps. Il arrive également que ces mâles redeviennent bleus avec l’âge !Les adultes dépassent largement les dix centimètres.
#########Maintenance:
 
Tout d’abord, cette espèce demande de l’espace, les mâles ne se supportant qu’à une distance respectable. Une façade de 1,50 m est un minimum pour deux mâles maximum (plus un ou deux jeunes mâles satellites ? ). Si cet espace de base n’est pas respecté, il y aura des bagarres permanentes, des écailles qui volent, nageoire arrachées, et parfois des mâchoires démontées (!).Un groupe de 5 à 6 femelles sera acceptable pour un volume de 450 l. Elles sont généralement regroupées en banc et se déplacent dans l’espace de nage.La limite territoriale n’est marquée que par les sites de parades des mâles, qui ont une préférence pour la proximité des roches. Toutes nageoires déployées, couleurs renforcées, le bleu devenant un bleu-nuit velouté véritablement magnifique !L’espèce est rarement violente, mais il peut arriver que des écailles volent lors d’un changement de décor, et que les limites doivent être rétablies.

femelle Kitumba en cour d'accouplement (Ch. Drone).   Les femelles quant à elles sont grégaires, et se regroupent pour incuber (vues dans une grotte dans le lac Tanganyika à Kitumba, plusieurs milliers de femelles regroupées et incubant, à l’abri des regards des prédateurs !*), par la suite et en même temps, elles lâcheront tous leurs jeunes qui formeront à leur tour, un banc conséquent de plusieurs milliers d’individus.

Au delà des parades d’intimidations, les mâles pratiquent parfois des simulacres d’accouplements, un des deux faisant mine de chercher de la semence, l’autre vibrant bouche ouverte.

Leur maintenance passe donc par l’acquisition d’un groupe, et certainement pas d’un couple.

Cette espèce aime les rochers et n’hésite pas à s’insinuer dans le dédale des roches, il est d’ailleurs remarquable d’observer les Cyprichromis sp. leptosoma Jumbo Kitumba la nuit (et en aquarium), car ils sont toujours réfugiés dans la pierraille et pas en pleine eau comme on pourrait le penser.

   Poisson planctophage, les petites bouchées ont sa faveur, des Daphnies, Cyclops, même des nauplius d’artémia seront cueillis avec leur bouche protractile. Leur nage devient alerte et leurs déplacements rapides afin d’avoir leur bol alimentaire, une certaine concurrence alimentaire les rend frénétiques dans leur recherche. La mixture crevettes – haricots verts – poissons – spiruline… est grandement appréciée.

* Observations faites par Manuel Moreno et Alain Gillot.

Reproduction:
 
Femelle absorbant la semence.   Espèce prolifique: les pontes peuvent régulièrement dépasser les dix alevins. La cavité buccale distendue permet de les voir au travers de la membrane sous les maxillaires.La pariade est un spectacle à ne pas rater, et le renforcement des couleurs des mâles rend ce spectacle inoubliable. Quand une femelle est prête à pondre et passe dans le territoire d’un mâle, c’est tout déploiement de nageoires, vibrations du corps, présentation de la tache jaune sur l’une ou l’autre des pelviennes. La femelle consentante viendra “picorer” cette tache (pouvant être comparée aux ocelles ou palettes d’autres genres) proche de l’orifice séminal. La ronde peut commencer …Laitance du Cyprichromis leptosoma kitumba.La tête vers le bas, la femelle va expulser un à trois ovules à la fois … Et reculant promptement pour les placer dans sa cavité buccale, elle ira de nouveau picorer les taches pelviennes du mâle, qui dans le même temps libèrera sa semence. Chez ce genre (et les apparentés : Paracyprichromis par ex.) la fécondation a lieu dans la bouche de la femelle et non pas en pleine eau.La croissance des jeunes est très rapide dans les trois premiers mois, et ralentit quelque peu par la suite. Dans de bonnes conditions de maintenance, les jeunes mâles (dominants) se déclarent au bout de 5 à 6 mois pour une taille de Cyprichromis jumbo mâle.6/8 cm. Par rapport aux autres C. leptosoma, les petits arborent dès la naissance une bande noire sur le bord de la dorsale qui les distinguent.

Des frénésies de ponte s’emparent souvent du banc et tous les mâles ne pensent qu’à une chose : féconder les femelles. Une femelle peut être fécondée par différents mâles lors d’une même ponte. En effet, pendant que le mâle dominant repousse des courtisans, un autre peut prendre sa place quelques instants et ainsi féconder un oeuf par ci par là.

/!\  Petite mise en garde concernant le transport de ces poissons. Il apparaît à l’expérience, que les sub-adultes supportent mal les transports, et que le choc du changement d’eau est trop violent, ce qui provoque une mortalité très importante. Il vaut donc mieux les transporter, soit jeunes (4/6 cm), soit adultes. Les mâles étant les plus fragiles visiblement à cette période critique.

Panique. Le moindre trou dans les verres de couverture est exploité pour sauter. Il est dommage de perdre des poissons de cette manière! Une veilleuse peut être utile à l’extinction pour limiter les mouvements de panique.  /!\

Conclusion:
 
Habitant la pleine eau, il faut lui fournir de préférence, un espace de nage, libre de décor. Dans un coin, un massif de Vallisneria permettra aux femelles en incubation d’échapper aux ardeurs des mâles.

Remerciements: Christophe Drône, pour ses photographies (rares) qui illustrent ce chapitre, et ses observations sur la maintenance de Cyprichromis sp. leptosoma jumbo Kitumba.

Audrey Marquis, pour la traduction de la description.

Références, documents:

-Christophe Drône.

-Ad Konings/”Les CICHLIDES du TANGANYIKA dans leur milieu naturel”.cichlidpress.

-Max. Poll.

 

 

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