Neolamprologus pectoralis

Neolamprologus pectoralis

…Observations en aquarium rocheux…

 

      Neolamprologus pectoralis à été décrit par Heinz Büscher, en 1991 à partir de spécimens capturés à une quarantaine de kilomètres au sud de Moba, dans le secteur de Lusingu et vers le sud jusque Livua. Heinz avait pût observer pour la première fois l’espèce, le  10/07/1989 à Kasu.

 

Neolamprologus pectoralis

Sub-adulte

Neolamprologus pectoralis en milieu naturel, à Tembwe

Clichés de Heinz Büscher.

Heinz Büscher

Heinz Büscher

Heinz Büscher

Neolamprologus pectoralis en milieu naturel

Mâle adulte

 

La première exportation de ce poisson a eut lieu le 08/05/1990 au départ de Tembwe.
Zone de collecte de Neolamprologus pectoralis

D’après H. Büscher.

      Il se rencontre dans des profondeurs comprises entre 15 et 55 mètres.

      C’est un Neolamprologus élancé, tel que les Neolamprologus leleupi, schreyeni, cylindricus, longicaudatus, longior, furcifer, timidus, nigriventris, il a la caudale arrondie, la livrée brune à jaune, l’œil est ceint d’une touche de jaune foncé.

Neolamprologus poectoralis portrait


Dans certaines humeurs, deux bandes foncées apparaissent, une en ligne longitudinale et une sous la dorsale, tel que chez les divers “bifrenatus” ou N. longicaudatus ou bifasciatus. Dans d’autres états, ce sont des barres foncées qui apparaissent (surtout chez les mâles), à l’instar de N. cylindricus.

N. pectoralis ←   Livrée barrée N. pectoralis   →
Livrée avec barres
N. pectoralis
 N. pectoralis  Neolamprologus pectoralis
Livrée avec bandes
 Neolamprologus pectoralis

Adulte, le mâle atteint facilement 15/17cm., la femelle dépasse un peu le11/12 cm.

      Comme son nom l’indique, il a la particularité de posséder d’immenses battoirs pour nageoires pectorales. Leur utilité n’est pas connue, pour hypothèse on peut supposer que cela évite de soulever les sédiments lors des déplacements…

nageoire pectorale N. pectoralis

nageoire pectorale N. pectoralis

Nageoires pectorales

nageoire pectorale N. pectoralis

      Il s’agit d’un cichlidé élégant, mais pourvu d’un fort caractère, peu de poisson peuvent lui résister, les espèces à fortes mâchoires sont à même de lui contester la suprématie. Les Chalinochromis et les grandes espèces de Julidochromis ont cette faculté, leurs mandibules pourvues de dents pointues sont suffisamment dissuasives, pour que monsieur les laisse en paix.

nageoire pectorale N. pectoralis portrait


Prémices de ponte chez Neolamprologus pectoralis.

Maintenance/comportement:

L’espèce est inféodée au substrat rocheux, il faut donc aménager son espace de vie en gardant ce fait à l’esprit. Le mâle est violent, il faut impérativement que la femelle puisse avoir des refuges, où le mâle n’aura pas d’accès possible, des failles et cavités sont aménagées à la taille de la femelle.

Neolamprologus pectoralis femelle

Femelle au nid…

Pour faciliter l’appariement, j’utilise un truc avec les espèces difficiles (agressives et solitaires naturellement), j’acclimate en premier lieu la femelle, je lui laisse le temps d’établir son territoire. Cela peut durer de 3 à 15 jours (dans certaines conditions, la séparation peut durer 3 mois), elle creuse, excave, aménage le biotope à son grés… Quand je considère que tout est prêt, le couple est mis en présence, si les deux spécimens sont dans les conditions adéquates, les parades de reconnaissances ne trompe pas, soit ça passe, soit ça casse. Si la femelle sort juste la tête de son antre, et la secoue vigoureusement de droite et de gauche, que les bouches s’ouvrent face à face, il y a de fortes chances que l’appariement ait lieu et que les humeurs s’accordent.

Couple de Neolamprologus pectoralis en cour de pariade

En vue d’une ponte…

Leur comportement se rapproche donc des N. leleupi, mustax, nigriventris, furcifer etc.

Dans un aquarium adapté à leurs besoins (un minimum de 400/450 litres semble optimal), leur agressivité s’estompe, les relations passent de tempétueuses à houleuses. Le couple se soude en “bouche à bouche” comme nombre de Lamprologini, si ce rituel se passe bien, nous passons aux vibrations de tête latérales, femelle nageoires serrées, mâle venant se frotter, il se déploie, les nageoires et membranes branchiostèges étalées.

Neolamprologus pectoralis parade Membranes branchiostèges déployées. Neolamprologus pectoralis parade

Le quotidien de la femelle devient relativement laborieux, et elle va passer pas mal de temps à excaver sous les roches, afin de créer une tanière, parfait réceptacle pour les alevins à venir. Il faut faire en sorte que les édifices rocheux créés, soient d’une assise exemplaire, sous peine d’écrasement de poisson…
De temps en temps sa tête apparaît d’entre les blocs, mais le mâle lui signifie rapidement que sa place, c’est en dessous !

Neolamprologus pectoralis                     Neolamprologus pectoralis

      Ils peuvent ainsi vivre dans une relative sérénité, le mâle parcourant son territoire, et la femelle cloîtrée au fond de sa grotte… Elle va bientôt pondre…

Reproduction:

      Nous sommes en compagnie d’un pondeur sur substrat caché, à ce niveau là, il ressemble à Neolamprologus christyi, qui aime les cavernes voûtées pour y coller ses oves. N. christyi est assez prolifique, mais N. pectoralis peut être peu fécond. La femelle en question n’a jamais eu plus de 11 jeunes en une ponte, c’est plutôt 1 à 3 de moyenne ! Au club de Vernon, la femelle pondait plus régulièrement des quantités d’œufs se rapprochant de la cinquantaine, tout comme certaines femelles de Julidochromis qui peuvent, selon le spécimen, pondre peu mais souvent ou en grand nombre de façon plus espacée.
Elle colle donc ses oeufs (blanc-crème de 2 mm de longueur) sur le plafond de la caverne qu’elle a aménagée, ceux-ci éclosent au bout de 4/5 jours environ, la nage libre arrive dans la dizaine de jours.

      Les alevins vivent toujours au contact des roches, ils glissent à l’endroit, à l’envers dans les surplombs, ils sont déjà pas mal féroces, et se chamaillent tout de suite. Leur croissance est rapide dans les 6 premiers mois et par la suite elle ralentie relativement.

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Adultes et alevins de Neolamprologus pectoralis.

 

     Ce que je fais, c’est d’aménager l’aquarium avec un amas de grosses roches d’un côté, et de roches de petits calibres de l’autre, j’y ajoute aussi des valves de moules du lac, leurs empilements anarchiques créent des labyrinthes où ils sont à l’abri de certaines colères du mâle.
Lorsqu’ils sont assez grands, j’enlève les quelques roches centrales, et pose une plaque de mousse bleue qui cloisonne ainsi le bac, avec d’un côté les parents et tout petits, et de l’autre les plus gros jeunes. Si quelques-uns uns passent au travers, j’attends quelques jours que les petites roches et valves soient re-colonisées par les autres, et je re-pêche.

←  Juvéniles   →

 

      Les juvéniles (dans les premiers temps) ont vraiment une allure de Neolamprologus leleupi et nigriventris, leur couleur jaune d’or pouvant certainement tromper l’œil peu averti, leurs pectorales qui ondulent déjà délicatement, ils sondent les failles à la recherche du moindre aliments, surtout après la distribution de poudre pour alevins.

      Au bout de quelques mois, certains individus se démarquent, ils acquièrent une taille plus imposante que d’autres, nul doute qu’il s’agit de mâles, il va falloir penser à disperser tout ce petit monde car des bagarres mortelles peuvent déjà avoir lieu…

Neolamprologus pectoralis (couple en aquarium).

Neolamprologus pectoralis (couple en aquarium).

Conclusion:

      Nous allons laisser là cette espèce, sa maintenance n’est pas forcément à la portée de tous, et n’est pas à commettre dans n’importe quel volume. Retenons l’esthétique de ses lignes, le velours de sa livrée, ses grandes nageoires pectorales “gantées”, et son caractère bien trempé.

>>> Photos de N. pectoralis <<<

 

Bibliographie:

“Ein neuer Tanganjika-see cichlide aus Zaire” , Neolamprologus pectoralis n.sp. (Cichlidae, Lamprologini) – Heinz Büscher DATZ(1991)

 

 

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