Tanzanie – Tanganyika, 2010
Récit de voyage: …Pérégrinations tanzaniennes…
Avant-propos Les membres de l’Association France Cichlid, ont pu lire durant toute l’année 2011, le récit de notre voyage au lac Tanganyika. Ce voyage a été rendu possible, grâce à Eric Zeitoun, et Kibwana Kiemena.
Il était prévu de longue date, et sa préparation a pris 3 années. Vous allez pouvoir lire mes notes personnelles, prises au jour le jour, et retranscrites telles quelles… Tranches de vies, anecdotes, émotions, réflexions…
Je vous souhaite un bon voyage.
14 mai 2010
Un jour j’ai rêvé du lac
Un jour Jean Marie Londiveau m’a dit qu’il y avait trouvé le paradis sur terre…
Un jour j’ai décidé d’y aller…
Un jour il a fallut que ce rêve soit partagé, avec deux amis cela valait le coup !
Tout cela commence en 1999, je reprend la cichlidophilie après 20 années sans…
Je trouve sur Internet, un site de grand intérêt, celui d’Éric Genevelle, et le virus reprend !
En 2000 il nous rapporte des documents rares de son voyage en Zambie, et là « c’est le drame » !La force de ses images est telle, qu’il m’est impossible d’en décoller les yeux, je commence à rêver éveillé… Le livre de Ad Konings (LES CICHLIDES du TANGANYIKA dans leur milieu naturel) a également participé à la motivation. Il y a peu de temps un autre ouvrage est paru, des clichés somptueux, fruits de 500 heures de plongée en Tanzanie et Zambie par Angel M. Fitor (Tanganyika, Africa’s Inland Sea), sont venus encore plus titiller la frustration, renforçant le désir, créant le dernier élan vers ce havre, cette destination. |
Aujourd’hui, nous sommes le 14 mai 2010, à 145 jours du départ, et les préparatifs vont bon train… Laurent Picot et Benoît Fighiera, mes compadres de fortune, ont tous deux passés leur premier niveau de plongée. Il faut savoir que sur le lac, aucune infrastructure n’est disponible, l’accident de plongée est donc interdit. Personnellement j’ai le niveau 2 de la FFESSM, ce qui me donne une l’autonomie jusque 20 m (à deux, niveau 2). Nous ne plongerons pas au-delà des 10/15 mètres.
Les choix du voyage
Après son voyage au lac Tanganyika, Éric Zeitoun (Abysse), m’a mis en contact avec un pêcheur tanzanien, Kibwana Kiemena (Kibwanaqua). La chance a voulue qu’il cherche à avoir un site internet. Je fus donc contacté pour ce « travail », et assez rapidement, les outils Internet lui permirent de voir son activité augmenter rapidement. C’était une grande surprise pour lui, comme pour moi.
Nous avions convenus que ce ne serait pas l’argent qui serait notre monnaie d’échange, mais des poissons… Des poissons il y en a eu, et bien au-delà de mes espérances, et même des capacités d’accueil de mes aquariums, c’est pourquoi la plupart on rejoint les bacs d’amis pouvant les accueillir, par exemple des Petrochromis sp. “giant” !
Trois semaines sur les côtes de Tanzanie sont prévues. Nous allons vivre avec les pêcheurs sur le bateau, en partageant leur quotidien. Notre choix de vie, étant l’immersion. Il faut noter que les tanzaniens, disent et écrivent Kalilani, non pas Karilani, il n’y donc aucune raison pour que nous en changions l’orthographe. D’ailleurs la plupart des localités écrites avec des « R » devraient l’être avec des « L »… Le Kiswahili est une langue vivante, écrite et parlées par quelques dizaines de millions de personnes, impossible de l’ignorer, et c’est la langue officielle de la Tanzanie.
Notre vie à bord sera des plus simple. Les menus seront sans aucun doute composés de poissons, accompagnés soit de riz, soit de pâtes etc. …
24 août 2010Les billets ont été achetés, le passeport biométrique est en règle, les vaccins et rappels sont en cours. Une bonne surprise, la compagnie Air France autorise 2 bagages de 23 kg chacun en soute, plus 1 en cabine de 12 kg. Mais il ne faut pas rêver, le vol intérieur tanzanien, ne nous permettra qu’un bagage de 20 kg en soute et un de 12 en cabine, plus les appareils fragiles. La pression monte, le temps passe de plus en plus vite, il ne faut rien laisser au hasard… Une fois sur place, il faudra composer avec lui de toute façon, et ne pas chercher à maîtriser… Avec Laurent et Benoît, nous avons créés une liste au format excel, que nous nous renvoyons selon les mises à jour de l’un ou de l’autre. J’ai également créé un inventaire personnel, essayant de rien omettre (ceux qui sont tentés par un voyage, peuvent nous demander ces fichiers, ils seront à la disposition de tous, et assez complets). Nous avons prévu de pêcher, à la ligne ou à la nasse, pour cela nous amenons de quoi en construire. Un petit filet carré d’un mètre de côté, plombé, sera aussi utilisé pour la capture de pétricoles. Rien n’est sûr, mais si nous pouvons nous faire envoyer, par après, quelques poissons capturés par nos soins, ce sera parfait. 8 septembre 2010Les visas et vaccins sont à jour ! Les billets d’avion de Dar es Salaam à Kigoma sont en cours. Mes bagages son quasiment prêts, il ne me manque que quelques petites choses, et certainement en enlever un peu (23 kg, c’est 3 kilos de trop). Un sac d’environ 20 kilos sera confié à Salmin, pour le voyage vers Kigoma. Est-ce que se sont les vaccins, ou l’approche de l’échéance (nous partons dans 28 jours), toujours est-il que j’ai des nuits courtes, et je suis dans un état « bizarre » ces jours-ci…… Le congrès de Vichy est passé …
………………………Nous survolons les déserts du Sahara, de Libye, des dunes à perte de vue, des oueds, regs, secs, le soleil donne, de l’or intelligent… …J’ai l’idée de regarder un documentaire proposé dans le long courrier, je choisi celui sur les animaux étranges, cela commence par les « dragons de mer », sorte de cousin de l’Hippocampe, et c’est Melanie Stiassny qui nous présente le phénomène… J’aime ce clin d’œil du hasard, en allant visiter le lac Tanganyika. Ma rencontre avec elle, même si elle fut trop rapide, m’a marqué, et quelques échanges sur le genre Neolamprologus restent gravés… Une grande professionnelle, une éminente Ichtyologiste, évidemment passionnée. …Nous survolons le Soudan, et je pense au Darfour… Le bassin nilotique est sous nos pieds, sud Soudan, mais qui connaît, et s’intéresse à cette région isolée, au fin fond du plus grand pays d’Afrique… ? Nous faisons une escale à Kilimandjaro, puis repartons… Un saut de puce, et nous voilà enfin à Dar es Salaam, aéroport international Julius Nyerere ! Aéroport Julius Nyerere (Source Wikipédia)
Au matin, nous allons au cap nord de Kalago, là où sont pêchés les mythique Tropheus duboisi, et les Petrochromis sp. « Kazumbe orange ». Pour l’anecdote, avant notre départ de Kigoma, Kibwana me demande si je sais où se trouve Kazumbe, après quelques secondes de réflexion, je lui dit que non, et c’est normal, car Kazumbe n’est pas une localité, mais un pêcheur ! Il me présente l’homme présent à ses côtés depuis le début de l’échange et nous rigolons de sa bonne blague. Kazumbe est donc le pêcheur qui a découvert pas mal d’espèces de Petrochromis, et ils ont donc ce sobriquet. Nous croisons, des Ophthalmotilapia nasuta, des Tropheus sp. de Kalago, et brichardi, Lepidiolamprologus elongatus de toutes tailles, Neolamprologus lemairii, Paleolamprologus toae, N. walteri, mondabu par dizaines, tretocephalus et leurs alevins, Xenotilapia spilopterus, Mastacembelus moorii, Aulonocranus dewindti, Telmatochromis bifrenatus… Je fais mes premières photos subaquatiques en conditions, tout n’est pas parfait, mais je suis assez satisfait de certains clichés. Une tentative de pêche est faite sur la pointe sud de la baie de Kalago, mais tellement infructueuse, que le chef pêcheur décide que nous devons aller voir à Maswa, et c’est chose faite. Nous voguons actuellement vers le village, nous avons eu droit à un splendide couché de soleil, sur fond de cirrus pastels. MaswaAutre localité mythique du lac, je marche au pied de sa falaise (petite), dont je rêvais depuis plus de dix années, tout est émotionnellement fort depuis le début de ce voyage. J’essaie de me remplir l’esprit de tout ce qui passe, le bruit du moteur aussi bien que du compresseur, font partie de cette vie des pêcheurs, le bruit du ressac, ou le cri des chèvres avant lever du soleil…
Nous plongeons, et découvrons toutes sortes de cichlidés, il faut noter les espèces omniprésentes, P. toae, T. bifrenatus, N. mondabu, N. callipterus, des Tropheus et Petrochromis inapprochables, Jeunes Lepidiolamprologus elongatus, de jeunes T. duboisi nous observent… Curieux… Ainsi de suite, j’en oublie certainement. Le lendemain, nous viendrons rechercher un fût rempli de T. duboisi, de beaux adultes, 115 environ, et nous pouvons constater que le sexe ratio est de un peu moins de deux femelles, pour un mâle, ils sont splendide, et on décompressés depuis la veille, remontés de quelques mètres toutes les deux heures. KabogoMatinée du dimanche 10 octobre, nous sommes sur le lac Tanganyika depuis 3 jours, et l’impression d’y être depuis plus d’une semaine, tellement la vie est pleine, riche de stimuli.Un petit regret ce matin, en allant aux « toilettes », c’est de ne pas avoir mon appareil photo avec moi. J’observe une bande de singes, premier contact avec des primates dans leur milieu. Je pense les avoir dérangés durant leur « petit déjeuner ». En effet les bruits que j’ai entendus en approchant, que j’avais pris pour des appels d’oiseaux, devaient être leurs cris d’alarmes… Petits cris flûtés. (Colobes rouges – Piliocolobus foai ) L’arbre où ils se tenaient est un fruitier, et donne de petites boules vertes (ficus ?). La troupe m’observe du haut des arbres de la falaise en train de faire ma « commission », et puis ils disparaissent dans les frondaisons. Passage éclair sur le secteur, une plongée matinale, je peux enfin immortaliser mon premier Cyathopharynx, c’est un foae sur son cratère, en fait il sont deux à se partager un secteur sableux au milieu de roches, ils tournent dans 2 à 3 mètres d’eau, non loin de là un Ophtalmotilapia ventralis parade sur son cratère.Les pêcheurs sont centrés sur les Petrochromis du secteur, une livrée magnifique, je peux également immortaliser mon premier Petrochromis. Quelques gobies sont présents, Tanganicodus et Eretmodus, ils sont magiques, les points bleus ressortent incroyablement dans le milieu naturel ! Baie de LumbengelaL’après midi nous demandons à plonger dans un secteur sableux couvert d’herbier, mais les mouvements de l’eau, même dans cette baie relativement abritée, et la photosynthèse qui créé des particules en suspension, raccourcissent la visibilité, et nous nageons dans une soupe glauque… Visi, à peine deux mètres. Nous tombons sur des espèces inféodées aux lieux, sabulicoles divers, X. flavipinnis, X. melanogenys, toujours des bandes de jeunes callipterus, de jeunes N. tetracanthus, S. horei, X. ochrogenys « mzuri », ce nom signifie « beau, magnifique » en Kiswahili, Boulengerochromis, Benoît aperçois même des Oreochromis tanganicae en limite de visi. Les pêcheurs capturent des Callochromis macrops, X. flavipinnis, Lestradea stappersii ces derniers nous serviront de repas du soir avec des Simochromis diagramma. L’après midi nous avons déjà pût déguster un Petrochromis « kazumbe », succulent. Niansimbe (Kabogo1)Mon matériel me joue des tours, et je crois que mon cordon pour les deux flashs est foutu, croyant à une panne… J’enrage ! Bref à tête reposée je trouve que ce n’était que les piles qui étaient déchargées, malgré le chargement peu de temps avant le départ… Allez savoir. Pour finir bonne plongée sans flash, et clichés d’un Cyathopharynx foae… Kabogo head (Kabogo)2Tout le kit photo fonctionne, et je peux enfin me laisser aller, nous passons d’un biotope rocheux à un biotope intermédiaire. Bancs de Xenotilapia boulengeri, flavipinnis, immanquables N. callipterus, Cyathopharynx foae, Tropheus et Petrochromis en quantité, mais toujours difficiles à cadrer. Il nous faudra un peu de temps pour trouver les bonnes stratégies d’approches certainement. Neolamprologus brichardi magnifiques !!! Que du bonheur. |
Liaison Kabogo, HelembeNous mettons le cap sur Helembe, plusieurs heures de navigation devant nous, nous en profitons pour demander les noms des villages que nous dépassons. La carte de la Tanzanie, va devenir plus riche en localité, ce qui me réjouis. Mkuyu, Apainpala, Kabo, Sigunga*, Scoma, Msekwe, Helembe, Kaparasemba où nous ne plongeons pas, car l’eau est trop opaque, et cela ne plait pas à Kalolo, le chef plongeur, c’est tant mieux nous non plus, cela ne nous convient guère. |
Helembe
Nous nous arrêtons dans un secteur calme avec une bonne visibilité. Nous descendons le long d’un abrupt rocheux, la faune change un peu, surtout, le premier poisson qui m’est donné de voir est un Tropheus duboisi juvénile, sa livrée anthracite me fait sursauter ! Je ne me rappelais plus qu’il y a une population recensée ici.
Laurent en trouve un sub-adulte, et le photographie leur livrée est proche de ceux qui ont été pêchés à Maswa et Kabogo, bande large et jaune…
Notre plongée est vraiment très intéressante, nous tombons sur un banc de Paracyprichromis brieni dans 6/7 mètres, et des Cyprichromis leptosoma, qui partagent un énorme surplomb rocheux. Ils sont encadrés par des prédateurs, Lepidiolamprologus elongatus en majorité, quelques mangeurs d’écailles sont là aussi, les Perissodus sont de la partie, et nous identifions aussi, des Plecodus paradoxus.
Le visionnage des nos documents nous tire des commentaires, dithyrambiques !!! Encore des Cyathopharynx, et Xenotilapia spilopterus, N. modestus et mondabu sur les mêmes secteurs.
Mardi 12 octobre
Nous sommes à Kalilani, il faut comprendre que Bulu point est à environ 6/700 mètres de l’île de Kalilani, et le village est entre les deux.
Nous commençons par Bulu point; La pointe est constituée de gros blocs de roches qui affleurent, et descendent rapidement, avec un à-pic à partir des 7 mètres.
Nous rencontrons de superbe Tropheus brichardi, encore des Petrochromis, toujours au moins 3 espèces ensemble. L’orage qui menaçait, se crève au cour de la plongée, le vent se lève, le lac se creuse… Sur notre parcours, nous rencontrons un Potamonautes platynotus, crabe ressemblant fort aux crabes du lac Malawi. Nos étions descendus vers 7 mètres, mais l’épaisseur des nuages nous contraint à remonter de quelques palmes pour retrouver une visibilité permettant, non seulement les prises de vues, mais aussi, de voir simplement, les poissons. Les pêcheurs ont déplacés le bateau, pour le mettre à l’abri des intempéries…
Premier jour de pluie. Nous arrivons au bateau, et là c’est le capharnaüm ! Tout est sans dessus dessous, trempé, humide, envolé sous les rafales !
Il faut tout mettre à sécher. Quoi faire d’autre que rigoler dans ces cas là ?!
L’après midi arrive, le bateau est ancré en bout de pointe, ça secoue, le bateau tangue et roule, les creux sont formé, Benoît choisi de se reposer, et nous partons en binôme avec Laurent.
À l’abri de la pointe, côté nord, nous faisons une bonne petite plongée, banc d’Haplotaxodon, aperçu en limite de visibilité, et inapprochable, des Lates de différentes espèces se trouvent dans les parages, j’en identifie une à la taille des yeux, c’est le mariae qui les a forts grands proportionnellement, nous leur tirons de savoureux portraits, ils sont photogéniques eux aussi.
Plongée tranquille, remontée tranquille…
…Mais là mes affaires se corsent, le bateau est amarré relativement au large et pour y accéder, il y a une échelle qui se trouve au dessus de la ligne de flottaison.
J’ai déjà essayé de monter dessus à d’autres occasions, mais sans succès (je suis trop lourd et trop large, me semble-t-il…), j’approche avec un a priori négatif sur ma capacité à en faire l’escalade, je crois que pour m’aider, je dois enlever mes palmes, je n’ai pas de tuba… Une fois les palmes à bord, cela empire, les creux sont d’environ 50/100 centimètres, et me passent par dessus la tête, je commence à boire tasse sur tasse, je ne pense plus, je suis submergé, j’essaie de lutter au lieu d’aller avec l’élément !!!
Cela dure trente secondes, qui me paraissent des heures, enfin je prend une décision !
Benoît m’ayant envoyé mon tuba, je peux respirer en restant la tête sous l’eau, je me sens mieux, je vais à la côte… Me cale sur un rocher.
Je demande que le bateau approche, mais il faut se rendre à l’évidence, il ne peut pas, et je vais devoir m’y remettre. Heureusement, je vais être sauvé par Laurent, Il se remet à l’eau, et me donne mes palmes, je les enfile et nous remettons le cap sur la poupe. Il me montre, me dicte la technique pour monter et, enfin, j’y arrive ! Je suis sur le pont, exténué par ces quelques minutes physiques, et chargés d’acide lactique. Merci Laurent ! Je ne voulais pas rester là !
Nous sommes le lendemain matin, le ciel est agréable, moutonneux à couvert, la brise quotidienne se lève doucement, le générateur qui tourne toute les nuit, vas bientôt arrêter son ron-ron, ou plutôt sont tintamarre nocturne et quotidien. Nous allons bientôt lever l’ancre vers l’île de Kalilani.
Kalilani (île)
L’après midi nous mouillons à l’abri du vent, l’île est à nos pieds. Cela me rappelle que mon premier conchylicole vient de là, N. brevis « Kalilani » ! Un très petit brevis. Nous descendons jusqu’au champ de coquilles, les zones sableuses succèdent aux zones coquillières. Nous y rencontrons des N. hecqui, des N. brevis bien sûr, dont une certaine quantité de mâles est pourvu de taches mélaniques, parfois sur le museau, parfois une barre sur le corps, parfois un peu partout… De petits N. similis fuient à notre approche et sont difficiles à saisir, ainsi que, des quantités de Telmatochromis burgeoni (sp. “shell”). Nous remontons doucement par la zone côtière qui est rocheuse, et nous trouvons des Cyathopharynx et leurs cratères, des Aulonocranus et leurs demis cratères collés à une pierre… Parades, déploiement et flottement de nageoires…
L’île de Kalilani. |
Des Tropheus sp. Bulu point« dopplefleck » sont aussi présents ici, et évidemment les duboisi, mais nous ne voyons pas d’adultes dans le secteur, ils doivent être plus profondément implantés.Ce midi (à 15 h 30), nous mangeons un plat à base de semoule blanche de maïs, nommé Ugali en Kiswahili (dire : ougali), ce plat est très bourratif, il sera servit avec des Dagaa frits puis mélangés avec de la sauce au concentré de tomates coulis de tomates et oignons. Ce plat se mange facilement avec les doigts, de la main droite, dans le plat commun.
La plage de Kalilani. | ||
Après une grillade de Lepidiolamprologus profundicola, et elongatus, Cyathopharynx foae, Lobochilotes labiatus, nous quittons le village de Kalilani et ses pêcheurs….Il est 19 h 00, nous voguons au large des « Mahale mountains », haut lieu de la conservation de la diversité, et en particulier, ce parc national a été créé, pour les chimpanzés qui y vivent, c’est la dernière population sauvage de Tanzanie. Le soleil se couche et nous offre ces couleurs pastels, du rose bleuté, à l’orangé avec une luminosité inégalable, nous sommes un peu au sud de l’équateur.
Kalilani et les contreforts des monts Mahale (Kungwe) |
Dans 4 heures maintenant, nous jetterons l’ancre à Sibwesa, prochaine étape de notre voyage trans-tanzanien.
…Il est minuit, nous venons d’aborder au village de Sibwesa, demain, nous venons de l’apprendre, nous plongeons à Mabilibili… Attendons demain…
Le 14 octobre
Sibwesa, au sortir des monts Mahale, ce lieu voit la géologie changer, nous somme actuellement en zone granitique, des plissements de terrain donne au décor un cachet singulier. De grands blocs monolithiques ont été érodés et arrondis au cours des âges, c’est la même chose au dessus et sous l’eau, il y a également de grandes « lames » de pierres formées par les mouvements tectoniques.Nous allons donc avec les pêcheurs sur le lieu-dit Lyamembe, aucune localité à l’horizon. Mabilibili est la baie suivante, et les deux sont exactement formé dans la même langue de roches, et donc les Xenotilapia spilopterus rencontrés d’une côté comme de l’autre, sont les même. Mabilibili, est maintenant interdit à la pêche, restriction gouvernementale, dû à la réserve des Mahale mountains. |
Nous plongerons donc le matin et l’après midi, ce lieu est le fief des Petrochromis ephippium « Moshi yellow », splendide poisson au ton jaune allant jusqu’au citron éclatant au soleil !
Le repas du midi
La première plongée est marquée par une rencontre, rêvée et espérée, un couple de Boulengerochromis microlepis, gardant nid et larves à peine écloses !!!
Je jubile sous l’eau, nous mitraillons et photographions.
L’après midi, nous commencerons notre plongée par eux et resterons pas moins d’un quart d’heure à prendre des clichés et faire des images vidéos. Le mâle est plus farouche que la femelle qui défend son frai de toute son importance…
Nous finissons par reculer et les laissons à leur vie sauvage. La livrée de garde du plus grand cichlidé du lac, est inénarrable, et le bleu irisé sur fond jaune citron et marques noire contrastées, a de quoi faire pâlir le moins gris des cichlidés du monde !Il me semble avoir entendu dire, que les photos de Angel Fitor étaient retravaillées avec Photoshop… Certainement par des gens qui n’ont jamais vu de Boulengerochromis…
Cap Lyamembe-Mabilibili | Cap Lyamembe-Mabilibili | Vers Mabilibili | Baie de Lyamembe |
Laurent & Benoît | Benja, Shabani, Kalolo | ||
Nous croisons énormément de X. spilopterus de Lyamembe à dorsale jaune, blanche et noire, beaucoup de couple partage des incubations. Les L. elongatus aussi gardent des nuages d’alevins, ainsi que P. toae. Je souhaitais avoir des Neolamprologus leloupi du lac, ici c’est chose faite, les pêcheurs, à ma demande en attrapent sept d’un coup, et je suis heureux, ils iront chez moi !
A propos de N. leloupi, j’assiste à un drame durant la plongée. Tout d’abord je ne comprends pas ce que je vois, puis tout à coup je me dis que le rassemblement est anormal des L. elongatus, N. callipterus, L. labiatus ensemble. A force d’observer ce manège, je remarque dans la cohue, un petit N. leloupi au milieu des monstres. Il tente désespérément de chasser cette horde, mais le sors en est jeté, ils ont pillés la ponte, et l’individu, seul (l’autre s’est peut être fait dévorer) n’y peut rien, tout est fini. Je les laisse à leur œuvre.
Nous avons la chance de trouver également, des Asprotilapia leptura qui se promène par couple en incubation aussi, des Xenotilapia flavipinnis et X. aff. flavipinnis la dorsale orange-rouge et blanche, caudale discrètement jaune, qui garde des alevins en nurseries, plusieurs couples semblent garder toutes cette marmaille, nouveauté…
Encore des Lates, Chalinochromis sp. bifrenatus, N. modestus, N. tetracanthus est présent, notre bonheur est à son comble…
15 octobre 2010.
Vers trois heures du matin, un vent venu du lac s’est mis à souffler, une houle s’est creusée, et le bateau qui, maintenant est bien chargé, réagit différemment, et la fin de nuit a été sportive. Il fallait presque se tenir quelque part pour ne pas passer par dessus bord (bon d’accord j’exagère un peu…).
Le bateau est aménagé avec onze réservoirs d’eau, à raison de mille litres chacun, cela ferait un bon, poids supporté par l’esquif. Heureusement ils sont rarement remplit au delà des deux tiers, mais cela se ressent dans la navigation. Le bateau a perdu de sa stabilité.
Nous restons donc amarrés à la côte, le fond plat permet l’amarrage à toucher la rive….
Enfin le vent tombe un peu, et il est temps de larguer les amarres. Nous croisons le cap Sibwesa après une bonne demie heure de tangage, le cap est superbe, et nous faisons route vers Kabwe. L’équipe des plongeurs ayant décidé que la force du vent empêche toute attache au calme, nous irons directement au point de ralliement prévu pour le 20.
Le cap Sibwesa |
Chemin faisant, le zéphyr mollit, et à notre grande surprise, nous apprenons que nous allons faire halte à Kekese !
Nous nous mettons à l’eau rapidement, et nous nous retrouvons dans le sacro-saint site de récolte des Tropheus sp. Ikola « Kaiser », leur barre jaune citron attire immédiatement l’œil, et ils sont nombreux et peu farouches.
Ici les Telmatochromis bifrenatus sont remplacé par les T. vittatus, les grands mâles sont sublimes et leur livrée tend vers les tons jaunasses.
Les Lepidiolamprologus sont en garde, un couple de Perissodus garde ses alevins, les deux sexes ensemble, peut être avons nous affaire à un incubateur buccale bi-parental…?
Je photographie mon premier Oreochromis tanganicae, individu jeune, mais déjà de belle taille, un mâle visiblement.
La visibilité est la meilleure depuis le début du voyage, ce qui nous permet de nous étaler un peu, et de « ratisser » le secteur, Laurent vient nous chercher, car il a vu un couple de Boulengerochromis en livrée nuptiale, mais à notre arrivée sur zone, ils ont disparus.
Nous continuons, et rencontrons une bonne densité de Petrochromis ephippium « moshi yellow ». Cette plongée est somptueuse et nous remontons sur le bateau, comblés.
Nous repartons et nous dirigeons vers Ikola, village d’importance, où je mets pour la première fois pied à terre, et je ne suis pas déçu, absolu dépaysement.
J’accompagne les pêcheurs, à leur invitation, pour faire quelques achats, nous sommes proches de la tombée de la nuit. Le marché est plein. Légumes, fruits, volailles, poissons séchés ou fumés…Une quantité de …Dagaa… (Stolothryssa tanganicae) est achetée, ainsi que tomates fraîches, et un coq (Kuku) qui sera certainement égorgé rapidement.
Il faut noter que les Tropheus de Ikola, sont capturés à Kekese, Ikola étant une zone côtière entièrement sableuse sur plusieurs kilomètres…
Après cet aparté dans la journée, nous repartons, direction Kabwe, la traversée est longue, et nous arrivons aux alentours de minuit sur zone, le bateau est ancré à côté de la jetée des installation d’ex African Diving, dans une zone où l’eau est calme, à l’abri, Kenge beach (Kenge = Varan), nous sommes à Udachi.
Varanus niloticus (Kenge) |
Samedi 16 octobre
Kabwe.
Comme chaque jours, réveil avec les premières lueurs de l’aube, il est 6 h 00 du matin, et le soleil va poindre, vers 7 h 00, le générateur tourne toujours…
Cette journée sera calme, nous allons au village de Kabwe faire le plein d’essence, des fûts de 250 litres sont chargés à bord.
Nous allons à Kipili, le trajet nous prend une bonne partie de l’après midi, pas de plongée aujourd’hui. Nous découvrons les îles, et j’en apprend de nouvelles, la mise à jour de ma carte Google earth est faite en direct, les villages et lieux-dits sur notre parcours sont également mis à jour.
Pour les noms des villages, nous nous adressons à Kalolo, qui est quasiment incollable dans ce domaine.Nous constatons les erreurs commises dans l’orthographe des noms, ainsi que l’absence de beaucoup d’entre eux, cela enrichira un peu plus nos connaissances sur la géographie de ces côtes.
Nous allons passer la nuit ici, Kipili est dans une baie herbeuse prometteuse, mais à mon grand désarrois, nous n’y plongerons.Pourtant l’assemblage: herbier, baie peu profonde laisse présager d’une grande diversité… Nous observons d’ailleurs de beaux mâles Oreochromis tanganicae, paradant dans des « piscines », non herbeuses, qui semble même être des cratères créer par eux. Dès qu’une femelle passe, ils paradent et prennent des tons magnifiques, comme eux seuls peuvent en avoir.
Si un mâle rencontre un autre mâle sur son territoire, celui-ci est chassé, pourchassé sur plusieurs mètres.Le générateur vient de reprendre sa sarabande nocturne… Demain, nous allons à la découverte des fonds de l’île de Mvuna.
Lever du soleil.
Dimanche 17
Durant la nuit, la nasse attrape; un petit Lates sp., deux jeunes Haplochromis spp., et un jeune Ctenochromis horei. Laurent fait des clichés de tout être volant, moi j’essaie autant que possible d’en faire de même avec la flore, et Benoît nous dit tout ce qu’il voit. 7 h15, nous appareillons pour l’île de Mvuna. |
Mvuna
Ici, les pêcheurs ont une commande de 60 Neolamprologus sexfasciatus (jaunes), ils les attraperont tous très rapidement, le sexage est fait dès la sortie de l’eau, pour la plupart des espèces.
Ici nous constatons que N. toae est remplacé par Variabilichromis moorii, et nous tombons sur des N. caudopunctatus, ils ressemble bien à des N. leloupi, mais n’ont pas de liseré noir dans la caudale, la dorsale est légèrement jaune, et ils sont aussi plus grands.
La visibilité est terrible, et je fait des clichés des fonds, des roches, en recherchant un tant sois peu l’esthétisme.
Les Chalinochromis, ici, sont des Chalinochromis sp. bifrenatus, les deux bandes sont remplacées par trois si l’on compte celle qui suis la dorsale, qui était absente précédemment, fait intéressant à savoir aussi.
Beaucoup d’espèces sont en garde d’alevins, de toutes tailles…
Le repas← Vues de L’île de Mvuna → | |||
Lupita
Assez rapidement nous partons pour l’île de Lupita, un bras d’eau, nous contournons l’île. Cette île est « habitée, un « resort » grand luxe y a été construit, il se constitue d’un bon nombre de « lodges », privatifs, chacun avec une piscine (avec toute la belle eau qui nous entoure, on se demande…)…
A 900$ la nuit, je préfère nettement nos nuits à la belle étoile…
Ici je vois mon premier Lepidiolamprologus profundicola et immortalise l’instant, il est grand, impressionnant, certainement pas loin des trente centimètres ! Les N. brichardi sont ici magnifiques, je les reconnais comme ceux vendus sous l’appellation de Kipili, nous sommes dans le district de Kipili. Beaucoup de Tropheus brichardi, dont les petits sont, ici, de couleur orange à jaune barré de noir, superbes. Beaucoup de Petrochromis énormes, que nous mangeons avec appétit, ce poisson est succulent frit à l’huile de palme !!!
Lupita, est actuellement une excroissance de L’île d’Ulwile, une langue de sable lie actuellement les deux terres. L’eau est encore claire, un peu moins qu’au matin, la photosynthèse « épaississant » l’élément, la visibilité se réduit. Cela ne nous empêche pas de faire de belles photos, nous sommes toujours aussi enthousiastes.
L’isthme qui relie Lupita et Ulwile | D’après Google Earth. |
Lundi 18 octobre
Île de Kelenge, nord de l’île
Nous descendons sur un éboulis, finissant en plage de sable, ici il y a encore pas mal de Chalinochromis sp. bifrenatus, et nous nous faisons la réflexion, qu’ils ressemblent fort à Julidochromis dickfeldi, et nous ne comprenons toujours pas pourquoi il n’est pas classé dans les Chalinochromis…(?)
Je n’observe qu’un seul Ophthalmotilapia boops mâle ici…Une Mastacembelus se laisse tirer le portrait en macro, de jeunes Variabilichromis aussi et j’en passe… Je vois tellement de poissons à chaque plongée, que je ne sais plus lesquels….
Une autre réflexion que nous avons avec Laurent, c’est que si les mondabu ont été remplacés par un équivalent à caudale en lyre, celui-ci ne ressemble que peu au christyi que nous connaissons, en plus de posséder une caudale en lyre, sa pigmentation est celle de N. mondabu, du jaune citron en plus dans les nageoires impaires, affaire à suivre.
Nkondwe island
Très gentiment, les pêcheurs nous emmènent à Nkondwe island, aucune pêche n’y est prévue. Un vent menace de se lever, nous devons faire une plongée rapide (35 mn), généralement nos immersions durent environ une heure. Benoît étant fatigué, nous plongeons en binôme avec Laurent. Fond de galets, et une multitude de jeunes, Variabilichromis, Tropheus, Lobochilotes, Limnotilapia, Telmatochromis adultes… etc. Par la suite, nous rencontrons une zone intermédiaire, avec encore ces « mondabu/christyi », la plongée est marquée par la rencontre, d’abord un Tylochromis polylepis qui ne se laisse pas approcher il s’enfuit même, et un Oreochromis de belle taille, qui lui non plus n’accepte pas le contact, tant pis, je garde le souvenir pour moi.
Sur l’île de Nkondwe, un camp de pêcheurs saisonniers est établit, et Kalolo leur achète du poisson… Ce soir nous goûterons du Lates angustifrons, et du Acapoeta tanganicae.
La chair sans arête, est franchement bonne, c’est un vrai plaisir de pouvoir goûter à tous ces différents poissons, dont nous n’avions entendu parler que dans nos livres cichlidophiles.
Retour au camp de base, à Kabwe…
…Nous partons découvrir un peu, le village, nous sommes salués par la plupart des gens que nous croisons, je suis surpris par certains enfants qui esquissent une « révérence » quand ils nous saluent. Nous sommes hélé également par d’autres qui crient « Mzungu ! Mzungu !» (le blanc en Kiswahili), ils rient de bon cœur lorsque nous nous retournons en souriant.
Le coucher du soleil sur la plage est sublime et rayonnant, nous retournons au bateau, nos hôtes ont été surpris de nous voir partir seuls, mais tout s’est bien passé, j’adore cette découverte, et ma curiosité est satisfaite de tant de nouvelles choses inconnues.
Mardi 19 octobre
La journée commence calmement, grosse éclosion de petits diptères de type éphémère, ils ne mesurent pas plus de 3 mm., et sont partout. Je fais une petite balade à terre, pour avoir quelques plans différents, et photographie des plantes. Nous petit-déjeunons de spaghettis au sucre (comme d’habitude), j’ai l’impression de manger de la pâte à crêpes par moment, et de pédoncules caudaux de Lates microlepis, et de thé en décoction.
Il y a de quoi « recharger la batterie », avant la plongée prévue aujourd’hui à Mpimbwe.
“Kenge beach “et Kushangza |
…En fait, ce sont deux plongées que nous avons fait. Une sur le secteur des Tropheus sp. Mpimbwe « yellow cheek ».
Ici nous rencontrons trois Neolamprologus très proches, N. mondabu est présent, ainsi que N. modestus (des individus de très grande taille), et une nouveauté, des N. sp. Eseki.
Les Tropheus sont présents, mais difficiles à approcher, Telmatochromis brachygnathus et temporalis sont croisés aussi…
Les Petrochromis sont ici énormes, et je photographie des P. sp. « giant » mais pas bleus, ils sont environ trois fois plus gros que les autres espèces…
iMpimbwe “yellow” | ||
Mpimbwe “red” |
…Nous mangeons de l’Acapoeta avec de l’ugali, juste le temps de commencer la digestion, et nous voilà ancrés sur le secteur des Tropheus sp. Mpimbwe « red cheek ». Benoît a mal à une oreille et préfère ne pas plonger, Laurent et moi nous mettons à l’eau. Une heure de plongée sera effectuée, et je crois tenir le scoop, je photographie un N. sexfasciatus “bleu”… Une bonne surprise, ici les N. brichardi sont remplacés par les N. pulcher de toute beauté !
J’ai toujours autant de mal à approcher les Xenotilapia, sauf les spilopterus qui sont toujours présents en grand nombre, en milieu rocheux. Le vent tombe dans l’après midi, la température augmente, les gobies capturés n’y résistent pas… En fin d’après midi, nous mettons les cap sur Kolongwe, village posé sur une plage (comme la plupart des villages le long des côtes), juste au sud du cap Mpimbwe, et juste avant Kapemba.
Nous assistons, d’un peu loin, à une pêche collective aux Dagaa, deux grands bateaux sont épaulés par une flottille d’esquifs de moindre tonnage, pirogues, et autres petits bateaux. Tout cela se déroule à environ 1 km. de la côte. Ce soir nous dînerons de Lates stappersii frits et du riz au curry; j’ai amené plusieurs sachets d’épices dans mon bagage pour agrémenter les plats, et cela est fort apprécié par nous tous.
Lates microlepis | Lates stappersi | Acapoeta tanganicae |
Le soleil nous gratifie d’un tableau dont lui seul a le secret, il le partage volontiers avec les nuages, et le miroir de l’eau…
Mercredi 20 octobre
Ce matin direction Slaf rocks, il se trouve juste à la pointe de ce que nous appelions « Cap Mpimbwe » jusqu’à présent, celui-ci se trouve plus bas et à l’est de la presqu’île de Utinta. Slaf rock est un des hauts lieux de la présence de Petrochromis sp. « blue giant »….Malheureusement, nous n’en avons pas vus… |
Situation géographique de Slaf Rocks (google Earth)
D’ailleurs nous avons vu très peu de Petrochromis, mais énormément de prédateurs, N. lemairii, en tête, L. elongatus, L. attenuatus en grand nombre etc. Ce qui semble expliquer cette présence massive, c’est la présence de milliers de Cyprichromis, C. leptosoma et jumbo (il m’a sembler en voir deux variétés différentes (à vérifier).
Le fait très marquant du lieu, c’est la vitesse du courant, sa force est vraiment surprenante, surtout quand on s’est entraîné en piscine…
Une autre originalité du site est la présence de Tropheus à très large barre jaune citron !?
Village de Kemp, face à Slaf rocks |
Je trouve ici aussi, une ponte de L. attenuatus sur une coquille de Neothauma, ainsi que quelques nids où cette même coquille est ensevelie, avec une petite cuvette devant l’entrée. Comme cela les alevins ont un endroit calme, et un abri à disposition. Laurent me montre nos premiers N. sp. cygnus, ils sont splendides, et je photographie aussi leurs alevins, avec leur livrée si singulière ! Un jeune Boulengerochromis microlepis passe devant mon objectif, j’en profite…
Slaf rocks
Après quelques heures de décompression, les Cyprichromis capturés sont mis dans un des containers du bateau, 2 à 300 sont là. Nous ne plongeons pas l’après midi.
Nous rentrons à Kenge beach, à côté des installations de AD. Puis Kalolo nous emmène faire un tour dans le village, où nous achetons des fruits en quantité, cela nous manquait pas mal, depuis le début du voyage, nous n’en avons mangés que deux ou trois fois. Mangues, Bananes, Ananas, Pastèques etc. De délicieux fruits mûrs ou un peu verts se dégustent facilement ! Nous trouvons même des “Pepsi” frais … HMMM !
Avant cela nous avions passés quelques coups de senne, cela nous a permis de capturer deux petits Labeo cylindricus, un Lates sp., et deux jeunes Brycinus imberi, pas mal pour des débutants….
Il est 19 h 45 je coupe mon ordinateur.
Lundi 21 octobre
Nous attendons Kibwana qui arrive de Zambie, où il a été réceptionner un camion de poissons. En attendant nous passons la senne au moins une quinzaine de fois. Cette pêche est moyennement efficace, notre technique est un balbutiement de coup de filet. Nous attrapons beaucoup de jeunes Ctenochromis, Oreochromis, Haplochromis, et Labeo cylindricus, deux Perissodus viennent aussi se faire prendre.
Perissodus microlepis | Labeo cylindricus | Oreochromis tanganicae |
Telmatochromis donthi | Haplochromis sp. | Neolamprologus tetracanthus |
Le reste de la journée nous n’aurons pas beaucoup d’activité. Une balade vers la grande plage avec Laurent, nous permet de ramasser quelques belles coquilles de Neothauma, et autres gastéropodes.
Plusieurs Agames à la tête rouge et au corps bleu/vert, se chauffent sur les rochers avec leurs femelles. Des oiseaux seront aussi pris en photo, ainsi qu’une part de la végétation des rives.
Scinquidae | Agame femelle | Agame mâle |
Alcyon pie | Alcyon pie | Martin-pêcheur géant |
Cicindèle | Tisserin |
En fin de journée, des pêcheurs du coin rentrent avec leur filet dormant à larges mailles.
On y trouve d’abord deux énormes Mastacembelus moorii, A. compressiceps, L. lemairii, C. macrops, Simochromis sp., Cyathopharynx foae, Lates sp., …
Mardi 22 octobre
Kibwana n’est toujours pas là, nous savons juste que sa voiture s’est posée sur un rocher quelque part sur la route… Nous allons encore poireauter… Le lever du soleil est orange, et plein de promesses, nous voyons notre deuxième loutre du voyage, mais impossible de l’immortaliser. Elles sont assez farouches et évitent l’homme, nous n’apercevons qu’une tête qui émerge de loin en loin en s’éloignant…
Mercredi 23
Kibwana arrive enfin, il semble très contrarié de tous ces imprévus, ce qui se comprend.
Jeudi 24
Kabwe |
Nous prenons la route pour Dar es Salaam, je dis la route, mais c’est la piste… Les 63 premiers kilomètres prennent 3 heures (temps normal pour de la piste). Nous arrivons sur une piste de plus grande importance routière, le trafic s’accentue.
Toute l’équipe (de gauche à droite: John, Benja (RIP), Hamis, Kalolo, Salmin, Kibwana, Mudy, Benoît, Gilbert, Shabani, Laurent).
Nous constatons que de grands travaux sont entrepris dan le pays, la piste vas bientôt être asphaltée, de grands tronçons sont sous l’action des scrappers, pelleteuses, niveleuses, dameuses… Les ouvriers s’activent, sous le regard de leur contremaître chinois ou coréens, nous apprenons que 2 millions de chinois sont présents dans le pays pour créer tous ces ouvrages.
Nous arrivons à Sumbawanga pour y passer la nuit, la “guest house” est confortable, après toutes ces heures chaotiques, cela est un réel plaisir.Le soir nous dînons chez des amis de Kibwana d’origine égyptienne, accueil chaleureux, échanges de propos, j’aime tous les gens que nous croisons, ils sont sensibles au sourire et n’en sont pas avares.
Vendredi 25
La route est longue, nous arrivons sur la zone asphaltée après 400 km de piste, les pauses sont courtes, le trajet long, mon arthrose me fait souffrir, j’ai mal partout… Une réparation en route nous fait perdre 3 h 30 et le programme change, nous dormirons dans le minibus, un calvaire pour moi… Le reste de la route sera un calvaire pour nous tous…
Une parenthèse en traversant le parc national de Mikumi. Quelques animaux sauvages nous gratifient de leur présence le long de la route qui nous fait le traverser. Calao, Babouins, Girafes, Zèbres, Éléphants, Buffles, Gazelles, Koudous, Phacochères …etc.
Les derniers jours sur le sol africain se passent tranquillement, le temps de “redescendre” de nôtre petit nuage…
C’est sur, nous y reviendrons…!
Merci Kibwana, merci Salmin, et toute la famille Mwamba Kiemena, merci Kalolo, Benja, Shabani, Hamis, Jumanne, Gilbert, John !
Documents : Laurent Picot – Benoît Jonas.