Un bac de conchylicoles

Un bac de conchylicoles

De vrais conchylicoles Lamprologus multifasciatus &

 Altolamprologus sp. compressiceps “shell” (Sumbu)

 

Expérience aquariophile

 

 

Expérience et reconstitution d’un biotope favorable aux conchylicoles.

Comme il s’agit d’espèces naines, ou petites, le volume du bac peut être restreint. Pour une petite colonie à interaction, un volume de 120 l. est un minimum pour un couple de A. sp. compressiceps “Sumbu shell”et 6 adultes de N. multifasciatus (au départ). Du sable sur un minimum de 5/6cm d’épaisseur, une partie sera réservée aux N. multifasciatus (2/3 du bac), l’autre partie pour A. sp. compressiceps Sumbu, l’aménagement permettant la séparation des territoires respectifs.

Le mâle A. sp. compressiceps “Sumbu” étant trop grand pour intégrer une coquille, sa préférence va à  l’enrochement où il peut trouver refuge. Une petite zone de coquilles pour la femelle à proximité est parfaite pour leur relation.Pour le bien-être de la colonie de N. multifasciatus, la quantité de coquilles est d’une centaine, mélange de coquilles “d’escargots de Bourgogne” et de Neothauma, également quelques valves de Mutela spekei (?) complètent le tableau . Le travail de terrassement peut commencer, et les petits peuvent agrandir la colonie !

Plan d'aquarium pour Lamprologus multifasciatus et Altolamprologus sp. compressiceps | cichlidés du Tanganyika |

Plan d’aquarium pour Lamprologus multifasciatus et Altolamprologus sp. compressiceps.

La vie de la colonie de L. multifasciatus

Une colonie de N. multifasciatus est toujours pleine de vie, il s’y passe toujours quelque chose. Tout d’abord la hiérarchisation est très marquée mais non violente. Régulièrement les mâles se retrouvent à quelques centimètres au dessus des coquilles, paradent l’un après l’autre et les uns par rapport aux autres sans aucune agression, puis regagnent leurs mini territoires respectifs “visiblement” satisfaits. Le même manège arrive parfois entre femelles mais ceci est beaucoup plus rare. Les mâles les plus forts restent donc au centre de la colonie, “protégés” par celle-ci, les autres servent de pâture aux prédateurs de tout poil rôdant en périphérie (dans le lac s’entend !). Quant aux jeunes ils se contentent de regarder et d’apprendre.

Pour adapter le terrain à leurs besoins de protection et de reproduction, tout ce petit monde creuse et creuse et creuse…, dans un état quasi-perpétuellement actif. Par grandes bouchées, le sable est évacué d’entre les coquilles, créant ainsi des excavations profondes, libres, et labyrinthiques où aucun prédateur classique n’a accès, et des “dunes” de sable aux limites des “territoires” apparaissent. Le manège ” j’te passe du sable, tu’m’passes du sable” est plutôt surprenant mais imparable.

Il ne faut pas espérer avoir un joli sol plat et uni avec ces poissons là, la quantité de substrat qu’ils peuvent déplacer et l’énergie qu’ils y mettent est proportionnellement incroyable.

   Le plus petit cichlidé du monde (jusqu’à preuve du contraire) est une merveille, tout comme son cousin, N. similis. Une robe rayée de barres brunes tirant vers le vert plus ou moins régulièrement disposées sur le corps à l’exception de la tête. Les barres sur le crâne étant réservées à N. similis.

Plus le bac où vous les maintenez est grand et fourni en coquilles, plus la population ira s’agrandissant.

   Dans le bac décrit ici, 20 à 30 jeunes sont présents en permanence, les récoltes s’effectuant régulièrement (environ tous les 2/3 mois). Chaque femelle donne entre 5 et 10 petits par ponte. Une partie disparaît grâce au prédateur présent en bordure de colonie,  j’ai nommé : Altolamprologus sp. compressiceps “Sumbu shell”, le mâle effectuant régulièrement des traques au cœur des coquilles et prélevant certainement une part importante des alevins…

Chassé, lors de ses incursions, par l’ensemble des adultes, il présente son flanc pour parer aux coups de dents (comme tous les Altolamprologus). Ses intrusions dans la colonie ne sèment pas le trouble, bien au contraire, et la cohésion de la colonie s’exprime lorsque les adultes, surtout les mâles, commencent à harceler le A. sp. c. “Sumbu shell”…

Leur défense particulière semble utiliser les ondes de pression de l’eau (comme si nous mettions une claque et que son effet soit ressenti sans contact physique?!), il suffit de voir comment le corps du  A. sp.  compressiceps “Sumbu shell” est déplacé par les virevoltes des mâles N. multifasciatus. Les femelles étant, elles, beaucoup plus “titilleuses”,  elles attaquent avec leurs petites dents, profitant de la diversion des mâles. Dans ce cas l’arme du prédateur est la patience, savoir attendre que l’orage passe…, puis chercher, corps à la verticale au dessus des coquilles, l’alevin…, puis frapper, rapide comme l’éclair !

Le harcèlement des N. multifasciatus n’ayant jamais cessé, comme toutes les chasses, cette chasse est loin d’atteindre les 100% de réussite heureusement. Et si cela peut empêcher/limiter la surpopulation du bac c’est bien !

   La femelle A. sp. c. “Sumbu shell”étant petite (3/4 cm), elle n’est pas prédatrice d’alevins, et reste cantonnée aux alentours de sa coquille de Neothauma, où elle pond irrégulièrement, faisant très rarement des déplacements vers d’autres horizons, toujours prête à se réfugier dans son abri spiralé.
Voilà présenté un exemple de cohabitation de conchylicoles dans un aquarium spécifique. Cette petite vie “communautaire” est très agréable à observer et les interactions entre ces deux espèces ne manque pas d’intérêt. Ces espèces naturellement “nanifiées” sont en fait peu exigeantes et un petit empierrement, un tapis de coquilles de Neothauma les satisferont pleinement.

 

 

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