Eric Genevelle (janvier 2000)
Xenotilapia spilopterus – Lyamembe
Le comportement alimentaire des Cichlidés benthivores montre aussi une grande diversité. Non seulement l’alimentation diffère selon les espèces, d’où l’adoption de techniques de prélèvement différentes, mais on a pu observer au sein de ces espèces des techniques diverses pour un même type de proie.
On observe généralement deux types de technique de prélèvement de la part de ces Cichlidés. La première consiste à rechercher une proie et à la capturer dès qu’elle est identifiée (B1, B2, B3, B4, B6, B6, B7) alors que la deuxième consiste en l’absorption d’une quantité de sable ou de sédiments puis d’effectuer le tri des aliments consommables à l’intérieur de la bouche (B5, B8, B9).
On constate aussi qu’un nombre important de ces Cichlidés benthivores n’hésitent pas à s’alimenter en groupe. Ils peuvent ainsi se nourrir en compagnie d’autres membres de la même espèce (L. callipterus), d’autres espèces benthivores (A. compressiceps, L. elongatus) ou même en compagnie de Cichlidés herbivores (N. leleupi). Il semble ainsi que la concurrence soit faible au sein de cette “famille” de Cichlidés ou que la manne alimentaire soit suffisante pour nourrir tout le monde. On a aussi observé le fait que se nourrir à plusieurs augmente parfois l’efficacité de cette recherche de nourriture. Ainsi, lorsqu’un L. callipterus souffle sur le substrat pour dénicher des proies, il en rate certaines. Mais, ce n’est pas perdu pour tout le monde: un A. compressiceps, ou un Gnathochromis pfefferi veille…
Espèce |
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Copépode |
Chironomidae |
Ephemeroptera
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Trichoptera
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Ostracodes
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Mollusques
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A. compressiceps |
+++++ | + | + | + | – | – | – |
G. pfefferi |
+++++ | + | + | – | – | + | – |
N. furcifer |
+++++ | + | – | + | – | – | – |
N. toae |
+++++ | + | + | + | – | – | – |
L. callipterus |
++++ | + | + | + | – | + | – |
N. leleupi |
++++ | + | + | ++ | – | + | – |
L. labiatus |
++++ | + | ++ | + | + | + | + |
L. elongatus (Juv) |
++++ | ++++ | – | + | – | + | – |
N. savoryi |
+++ | ++++ | + | + | + | + | – |
X. flavipinnis |
+ | +++++ | + | – | – | ++ | + |
N. mondabu |
+ | +++ | ++++ | + | + | – | + |
N. tretocephalus |
+ | + | ++++ | ++ | ++ | + | + |
B1: Comportement type Altolamprologus compressiceps Circule entre 20 et 50 cm au-dessus du substrat en scannant le sol. Dès qu’il aperçoit une proie, il s’arrête, bascule de 90°, fixe, et tombe sur sa proie. Chasse parfois avec d’autres Cichlidés qui fouillent le sol, mais reste toujours à la même position stratégique. |
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B2: Comportement type Lepidiolamprologus elongatus Nage au-dessus du substrat à la recherche de crevettes et de copépodes. Quand il voit sa proie, il s’élance d’une distance allant de 2 à 10 fois sa longueur avant de l’attraper. Il se déplace souvent en retrait d’un autre Cichlidé avant de s’élancer, pour finalement le doubler. |
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B3: Comportement type Lamprologus callipterus Circule au-dessus du substrat et chasse de l’eau par la bouche pour exposer et faire sortir les crevettes. Quand il en trouve une, il se jette dessus et recrache les détritus par les ouies. Dans 35% des cas, il chasse en compagnie d’autres L. callipterus, et à 15% avec d’autres espèces de Cichlidés. |
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B4: Comportement type “Gnathochromis” pfefferi Nage doucement et très près au-dessus du substrat, le nez collé au sol et capture les crevettes qui passent à sa portée, sans se presser. Il chasse souvent en suivant les groupes de L. callipterus (70% du temps). |
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B5: Comportement type Lobochilotes labiatus Cherche entre les failles et au pied des roches des amoncellements de détritus. Il pose ensuite ses lèvres pour sucer cette manne alimentaire avant de trier dans sa bouche les aliments nutritifs des détritus. Se nourrit parfois en compagnie d’autres espèces de Cichlidés. |
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B6: Comportement type Neolamprologus leleupi/longior Circule entre les crevasses et fouille à l’intérieur, le nez collé à la roche. Quand il trouve une crevette, il pique dessus. Chasse parfois collé derrière des mangeurs d’algues comme les Tropheus. Ce comportement est adopté par d’autres nombreux Cichlidés Lamprologues comme N. longicaudatus, N. niger, N. ventralis, N. furcifer, et autres Julidochromis (sauf le J. regani qui semblerait se nourrir d’éponges). |
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B7: Comportement type Neolamprologus mondabu Outre le fait que ce poisson utilise déjà les techniques B5 et B6, il a aussi une autre technique: Il se frotte sur le sol ou les rochers pour faire sortir les crevettes et les escargots sur le dessus de la couche, avant de les capturer. |
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B8: Comportement type Enantiopus Le corps allongé sur le sol, le poisson prend une bouche une pelletée de sable puis avale les aliments en rejetant le sable par les ouïes. Ce comportement est adopté aussi par le fameux Gnathochromis permaxilaris. |
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B9: Comportement type Callochromis Les espèces de ce genre plongent leur tête dans le sol, mâchoire ouverte, pour prendre en bouche une dose de substrat avant d’effectuer le tri des aliments (comme en B8). Le corps est alors incliné à 45° par rapport au sol. |
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B10: Comportement type Xenotilapia ochrogenys Les espèces du genre Xenotilapia se positionnent sur le sol avec un angle d’environ 30° et collectent des invertébrés en tamisant le sable. |
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