Reconnaître les Cichlidés (Cichlidae)
Ce chapitre est un essai, pour les néophytes (par un néophyte),
une approche des travaux des Ichtyologues.
Introduction:
En parcourant les articles consacrés aux poissons du lac, contenus dans ce site, vous aurez pu remarquer qu’ils commencent par la description scientifique plus ou moins résumée de l’espèce citée. Le but étant de tenter une première approche, par la connaissance et l’habitude, par la lecture des paragraphes écrits.
Une description a pour but de faciliter l’échange entre scientifiques dans leurs travaux de systématique*. Respectant, ou devant respecter un schéma de base.
Différencier les poissons, en général, et les Cichlidae en particulier, peut s’avérer difficile chez certains genres incluant des espèces proches.
cf. Les Telmatochromis de Éric Genevelle Par exemple. La morphologie, regroupant – la morphométrie, caractéristiques méristiques , anatomie comparée, comptage des écailles, dents, épines et rayons mous – est “l’outil” le plus ancien qui aide à la classification. Plus récemment la génétique (caryotype*, biologie moléculaire, électrophorèse*…) a fait son apparition dans l’ichtyologie ainsi, nombre d’outils sont à la disposition des ichtyologues, des systématiciens, pour permettre l’affinement du travail de classement, par interconnexion entre ces spécialités, pour la connaissance. Accessoirement, l’importance de la détermination pour nous, aquariophiles. Ainsi un travail conjoint dans le travail de description, de toutes les parties, ne peut être que bénéfique à tout le monde. Si l’information est “divulguée” de façon trop restreinte, nous pouvons nous retrouver avec “5 descriptions/synonymies différentes” d’un même poisson (?!) et ce n’est pas le but d’une description … Dans une description, d’autres éléments peuvent entrer en ligne de compte, ces éléments sont : la coloration, le comportement, le biotope, l’alimentation. Sans oublier la plasticité phénotypique. |
super-ordre :TELEOSTEI
(poissons osseux).
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ordre : Cichliformes
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sous ordre :Labroidei
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famille : Cichlidae
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sous-famille : Pseudocrenilabrinae
Une approche ichtyologique* est nécessaire afin de bien comprendre les systèmes qui régissent la nomenclature; pourquoi telle tribu regroupe tels genres … etc.
Les tribus Les tribus sont des regroupements de genres, basées sur la proximité ; d’abord d’un ancêtre commun, d’une évolution à partir de cet ancêtre commun. Sans oublier que toutes les espèces de cichlidés vivant actuellement dans le lac Tanganyika descendent toutes de genres ancestraux (quatre au moins ?). |
La morphologie et les caractères des cichlidés (du lac Tanganyika)
Description des caractéristiques principales des Cichlidae Les Cichlidae sont des poissons d’eau douce et parfois d’eau saumâtre, leur répartition s’étend du Texas où vit une espèce; Herichthys cyanoguttatum, puis les Antilles (Cichlasoma ramsdeni, Nandopsis tetracanthus), l’Afrique, Madagascar (Paratilapia spp., Paretroplus spp., Ptychochromis spp.) , la Syrie, l’Iran (Iranocichla hormuzensis…), Israël, Sri Lanka, jusqu’aux rivières côtières du sud de l’Inde (représentation par Etroplus spp.).La répartition des Cichlidae dans le monde.> Exemple de caractères typiques des cichlidés du lac Tanganyika.Chez Haplotaxodon microlepis Nous avons donc : Une narine simple par côté ; ligne latérale interrompue, généralement 20-50 écailles dans les lignes latérales (chez les cichlidés la ligne latérale est scindée en deux parties, une “dorsale”, et une “caudale”) mais cela peut excéder les 100; 7-25 épines et 5-30 rayons mous composent la nageoire dorsale et 3 (dans la majorité des espèces)-15 épines et 4-15 rayons mous composent la nageoire anale. Etroplus possédant 4-9 épines anales, mais les espèces le dépassant en possèdent 12-15; quelques uns ont jusqu’à 30 rayons mous dans la nageoire anale. Aucune plaque suboculaire. La taille maximum atteinte par un cichlidé dans le lac Tanganyika est de ± 80 cm pour le Boulengerochromis microlepis. Comme dans beaucoup de familles, il y a une grande variabilité de morphologie entre les espèces (comparaison entre la taille et la forme entre un Xenotilapia papilio et un Oreochromis tanganicae, par exemple).► Les cichlidés forment un groupe important, dont la palette et la diversité des colorations sont appréciées. Ainsi beaucoup d’espèces sont élevées en aquarium. Pour le lac Tanganyika, la tribu des lamprologiens est la plus représentée. Le patron de coloration, autrement appelé la “livrée”, est la “partie émergée”, elle est généralement utilisée par les aquariophiles pour la reconnaissance des espèces, mais s’avère très insuffisante d’un point de vue scientifique. L’ensemble de l’apparence des poissons, s’appelle le phénotype*. |
L’apparence :
La livrée, la morphologie générale, sont des caractères utilisables pour l’identification des poissons, mais ce ne sont pas des clés de détermination, n’étant que la partie émergée du phénotype. |
Comparaisons de descriptions :L’exemple des Bathybates (adaptation Sébastien Verne, d’après Max Poll), cichlidés prédateurs piscivores et endémiques du lac Tanganyika, un genre, six espèces. |
Poissons ayant la particularité de n’avoir qu’une paire de narines, ils partagent ce caractère avec les Centrarchidae, Pomacentridae, entre autres.
Appartenant à l’ordre des Perciformes, les caractères remarquables les différenciant sont : Pour les Centrarchidae, un “décrochement”entre les rayons durs et les rayons mous de la dorsale; chez les Percidae, un séparation entre les rayons durs et les rayons mous de la dorsale; les Pomacentridae vivent en milieu saumâtre ou marin. La dorsale et l’anale possèdent des épines (ou rayons dur). Une partie des Cichlidae a, dans sont nom scientifique le suffixe Chromis qui revient souvent, et qui est en fait l’ancien nom du genre définissant les Cichlidés. Classés à l’origine, avec certains poissons marins, qui eux conservent le nom de Chromis et étant des Pomacentridae. |
?? Que sont les caractéristiques d’un cichlidé ?? (ou comment décrire) Chaque espèce de poisson est différente, sa longueur, la hauteur de son corps, la taille de son œil, l’espace entre ses yeux, le rapport entre la taille de sa tête et celui du corps, l’ossification du crâne, la dentition (qui peut être variable par plasticité*), le nombre de vertèbres, le nombre d’épines et de rayons mous dans les nageoires dorsale et anale, le nombre d’écailles dans la ligne latérale, la livrée ou “patron de coloration” ou “robe” selon les auteurs. Les mesures et descriptions d’un “type” (poisson utilisé pour les descriptions), sont inscrites dans une démarche, et doivent respecter un minimum de critères, et paraître pour être valide. Généralement soumis à la lecture auprès d’ichtyologues le minimum étant deux, bien sur leur regard est aigu et affûté, et des recommandations peuvent être émises, afin d’éclaircir certains point, de développer certains autres, même des observations aquariophiles peuvent avoir leur place dans une description. Les types doivent êtres déposés dans la collection (zoothèque) d’un organisme habilité, un musée (collection du MNHN* pour la France). Il y a, comme dans tout, quelques règles de base à respecter. Il faut savoir qu’aucun écrit ne pose les bases d’une description de manière définie et arrêtée. Selon les auteurs certains paragraphes prennent plus de place et selon d’autres, il sont survolés ou même ignorés. Sans oublier que la définition même d’espèce reste encore floue, et donc instable dans sa composition/présentation.Certains sont indispensables comme la morphométrie – mesures et comptes des épines, rayons mous, écailles … etc., mesures générales et points singuliers morphologiques – et d’autres permettent d’agrémenter d’observations (in situ, ou aquariologiques) comportementales, écologiques, sur la nutrition ou l’organisation hiérarchique, des différences entre espèces proches, tous les “signes particuliers”, noms vernaculaires*, étymologie du nom latin … etc.
Définir un ordre des paragraphes:
Ceci est une base pour avoir une description, non seulement valide, mais pérenne aux regards des lecteurs qui auront à la considérer. Car il ne faut pas oublier, qu’une description parue est valide*de par son existence même. Elle demande donc une ou plusieurs relectures par des personnes habilitées et compétentes en ichtyologie, et au moins une, compétente dans les Cichlidae, en l’occurrence. Des conseils précieux pouvant être apportés, par l’un ou l’autre des lecteurs, afin de préciser et d’améliorer tels ou tels points oubliés ou incomplets, et corrigé des erreurs, ou être refusée si incomplète.
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Erreurs !
Avant l’avènement de la plongée en scaphandre autonome et l’exportation aquariophile, la vie des cichlidés et autres dans leurs biotopes était quasiment inconnue. Ce qui eu pour effet de provoquer des erreurs dans certaines descriptions chez les espèces ayant un dimorphisme sexuel très marqué. Le précurseur de la connaissance dans ce sens fut Pierre Brichard, à qui nous devons beaucoup. Quelques unes de ces espèces (sous leurs noms actuels) : Neolamprologus signatus , N. kungweensis, N. callipterus, chez les non-Cichlidés, l’exemple (qui bien sur, n’est pas un Cichlidé) de Lamprichthys tanganicanus vs. Lamprichthys curtianalis (pour la femelle) fut le cas typique de l’erreur commise, les descripteurs s’étonnant de n’avoir que des mâles, ou des femelles d’une espèce, sans se douter, mais en indiquant leur surprise, qu’il devait y avoir une bonne raison pour que ce cas de figure se présente. |
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De petites précisions indispensable à savoir
Un lexique Français Anglais des termes les plus usités dans les descriptions : .Lexique. Les abréviations utilisées dans les descriptions : *.Abréviations. Liens internes de cet article:Explication: les éléments d’une description ichtyologique.Les abréviations dans les descriptions.Dictionnaire français / anglais des descriptions.Répartition des cichlidés dans le monde.Les tribus regroupant les cichlidés du lac Tanganyika.Livrées et morphologies des lamprologiens. |
Remerciements à:
Yves Fermon et Patrick Tawil, pour avoir bien voulu me relire et apporter des corrections et critiques à cet article, à Sébastien Verne
Eric Genevelle, pour sa documentation photographique in situ.
Références documents:
– Faune des poissons d’eaux douces et saumâtres d’Afrique de l’Ouest/tome 1/édité par Christian Lévêque, Didier Paugy, Guy G. Teugels/Musée Royal de l’Afrique de l’Ouest, Tervuren, Belgique/Editions de l’ORSTOM (INSTITUT FRANÇAIS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT EN COOPÉRATION), Paris, France/Collection Faune tropicale n° XXVIII.
– Sébastien Verne (Rapport de stage/Identification, distribution et Taxinomie des Cichlidés Ectodini du lac Tanganyika par Verne Sébastien/Responsable de Licence de Biologie des Organismes : Cuguen J. P. ; Maître de stage : Dr J. Snoeks).
-L’an Cichlidé (Patrick Tawil/ L’évolution des Cichlidés/Vol. 1/éd. AFC/p. 81/octobre 2000).
– FISHBASE.
– AQUALEX.
– M. Poll : exploration hydrobiologique du lac Tanganika (1946-1947)Vol. III, fasc. 5 B. / poissons cichlidæ / institut royal des sciences naturelles de Belgique / Bruxelles 1956.
– Ad Konings/Back to nature des cichlidés du lac Tanganyika.
– Revue Française d’Aquariologie, 15 (1988),3, 15 février 1989 (p.79↔85) Description de Telmatochromis brichardi (Pisces,cichlidae,Lamprologini),espèce nouvelle du lac Tanganyika, Par Patrick Louisy.