Haplotaxodon microlepis

Haplotaxodon microlepis

Par Denis Jeandel (février 2000)

Espèce endémique du lac Tanganyika.

Haplotaxodon microlepis

Haplotaxodon microlepis Mpimbwe 
(Photo African Diving)

 

Description

C’est un poisson de taille importante, 26 cm semble être le maximum observé. Le corps est comprimé mais trapu, assez haut, la tête est aussi longue que large avec un œil grand de forme bien arrondie. Le maxillaire inférieur est presque à la verticale, le maxillaire supérieur est très court presque caché par le préorbitaire. Les dents sont coniques une seule rangée par mâchoire, recourbées vers l’intérieure.

Haplotaxodon microlepis

Haplotaxodon microlepis (Photo Denis Jeandel)

Coloration

Il existe peu de différence entre le mâle et la femelle. La tête est argentée les lèvres sont bordées de couleur orangé une même teinte orangé se situe en avant d’une tâche operculaire bien visible. Le corps est séparé en deux parties par une bande longitudinale médiane, la partie supérieure est plus soutenue avec une alternance de bandes irrégulières bleuté et jaunâtre, la partie inférieure est plus argentée avec quelques incrustation jaunâtre . La nageoire dorsale est transparente et bordée d’un fin liseré jaune dans la transparence on observe de nombreuses tâches claires arrondies. A la base de la nageoire caudale il existe une tâche noire la nageoire est transparente parsemée de tâches claires arrondies . C’est le marquage important des tâches operculaires et caudales qui différencie mâles et femelles ( très marqué chez le mâle, à peine visible chez la femelle ).

Habitat

Selon M. POLL cette espèce est typique des fonds rocheux à une profondeur moyenne supérieure à 5 m en cohabitation avec C frontosa.

Selon Ad. KONINGS cette espèce se rencontre dans les régions superficielles de l’habitat rocheux et intermédiaire, elle ne fréquente les profondeurs que pour la reproduction.

Mode alimentaire

Selon l’observation de M POLL (exploration hydrobiologique du lac Tanganyika 1946-1947 ) le tube digestif d’un individu de 200mm mesure 235mm l’examen du tube révèle la présence de copépodes et de petits poissons du genre Stolothrissa. C’est une espèce vorace.

En aquarium

J’ai acheté en mai 1999 deux couples chez Angélicus les poissons sauvages étaient en pleine forme mais tous les habitués savent l’attachement de Lili et son exigence sur la qualité sanitaire de son commerce.

Les mâles mesurent environ 22 cm, les femelles sont un peu plus petites.
Bien sur l’acclimatation et l’adaptation ne fut pas chose facile, la nourriture proposée était refusée.
Les poissons prélevés dans la nature se retrouvent subitement dans un espace réduit et confrontés à une adaptation alimentaire ce qui oblige l’amateur à trouver un juste milieu pour l’équilibre des nouveaux venus. Il est évident qu’une période de quarantaine est indispensable à la fois pour vérifier l’alimentation, le comportement, et l’apparition de maladies, l’isolement permet en outre de ne pas soumettre les nouveaux arrivants aux agressions de poissons territoriaux déjà installés dans leurs habitudes en captivité.

Placés dans un aquarium de 500 l les deux couples étaient en permanence stressés j’ai donc diminué l’éclairage et offert aux Haplotaxodon une bonne quantité de Lamprichtys d’élevage ils avaient ainsi compagnies et nourriture vivante, lorsqu’ils ont commencé à manger j’ai petit à petit introduit des nourritures congelées (copépodes daphnies mysis krill + mélange ) et comme se sont des gros mangeurs les habitudes prises la quarantaine pouvait cesser j’ai donc décoré le bac et ajouté quelques compagnons:

  • 1 couple de N. nigriventris
  • 15 Xenotilapia sp. lepelli
  • 1 couple d’Altolamprologus sp. Sumbu
  • 1 couple de L. Kungweensis
  • 10 Cyprichromis pavo

Les Haplotaxodon ne présentent aucune agressivité intra-spécifique ils restent groupés se sont des poissons facilement stressés un peu à la manière de B. horii, il faut donc faire attention lors des manipulations de nettoyage du bac.

Le comportement inter spécifique est également idéal même les petites espèces sont ignorées (L. kungweensis).

Les Haplotaxodon sont des hôtes absolument charmants, pacifiques, leurre allure de prédateurs les éloignent de nos bacs et c’est une erreur, car l’observation de ce poisson est tout à fait intéressante et je recommande à beaucoup l’acquisition de ce poisson.
Reproduction

D’après la littérature Haplotaxodon est un incubateur bi-parental, et selon Ad Konings (les cichlidés du Tanganyika dans leur milieu naturel) la période d’incubation peut durer 2 mois, 100 à 200 œufs peuvent être pondus.

Haplotaxodon microlepis Luagala Point

Haplotaxodon microlepis Luagala Point (Photo Ad. Konings)

Je n’ai pas encore observé de comportement de reproduction il faudrait peut être augmenter le volume du bac et donner plus de nourritures vivante ceci viendra peut être mais pour l’instant je concentre tous mes efforts sur la reproduction de Reganochromis calliurus.

Photos d’Haplotaxodon spp. ici.

 

 

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