Benthochromis horii
Benthochromis horii expériences de reproductions réussies
Paru dans Tanganyika Cichlids
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Précision 2018: Cet article nous parle visiblement de Benthochromis horii, des éclaircissements seront donnés en temps voulu.
Introduction du webmaster
Michael Näf est un Tanganyikophile Suisse
qui m’a contacté il y a quelques semaines à propos de son poisson fétiche, le Benthochromis horii. Il était à la recherche d’informations sur ce poisson et outre les quelques ouvrages publiés par Ad. Konings, il se sentait bien seul. Il est vrai que les expériences réussies sur ce poisson se comptent sur les doigts de la main, mais quand il m’a raconté avoir 6 alevins issus de 3 pontes différentes, j’ai rapidement réalisé que, à défaut de pouvoir lui apporter toutes les solutions à ses problèmes, je me devais de lui demander de faire partager son expérience.
Je suis ainsi intimement persuadé que si nous avions la possibilité d’organiser une table ronde sur la problématique liée à la reproduction de ce poisson mythique, nous arriverions à en percer les mystères.
Malheureusement, les rares personnes qui ont réussies l’exploit de reproduire les Benthochromis ne se connaissent pas, où si elles parviennent à en avoir l’écho, ne parviennent pas à entrer en contact. J’ose espérer que le site de « Tanganyika Cichlids » (un peu de pub, merci), pourra faire évoluer la chose.
Ceci étant, puisque nous en sommes à évoquer nos désirs, il serait bien que les cichlidophiles qui maintiennent ces poissons attachent plus d’importance à la prise de notes. En effet, rien de plus catastrophique que d’entendre un de ces heureux élu vous dire qu’il n’a rien noté, que son bac est normal et que ça a marché. Nous avons aujourd’hui la chance d’entendre un passionné qui a scrupuleusement noté tout ce qui pouvait avoir contribué à cette reproduction, et qui de plus est, se pose les bonnes questions.
Je lui laisse désormais la parole.
Éric
J’ai acheté 3 B. horii (1 male / 2 femelles) en Août 99 à Horst Hermann (Allemagne). Il m’envoya les poissons par TNT-Express à Konstanz, où je suis allé les chercher.
Un des poissons est mort 2 heures après l’avoir mis en bac à la maison. Je l’ai disséqué et ai alors observé que son système digestif était complètement dégénéré. Horst Hermann remplaça ce Benthochromis et me vendit deux autres spécimens (1/2) en Novembre 99. Après une quarantaine d’un mois et demi je les ai placés dans un aquarium de 550 l (180 x 50 x 60 cm) en compagnie de 7 Cyathopharynx furcifer et 2 Altolamprologus calvus.
Température: 26 – 27° C; conductivité: 650 – 700 uS; GH: ca. 11° dGH; pH: 7.9 – 8.5.Les B. horii (maintenant 2 / 3) étaient en bonne condition et se nourrissaient sans problèmes, principalement d’Artémias adultes, Mysis adultes, larves de Chaoborus, Cyclops, toutes ces nourritures étant congelées. Un jour sur deux, je leur donne aussi de la nourriture faite maison selon la recette donnée par Konings, 1993, page 35. Et de temps en temps des paillettes.Les C. furcifer se reproduisaient régulièrement et défendaient leurs territoires avec rudesse. La place de l’aquarium dans la maison n’est pas optimale pour un bac, et pas du tout pour les B. horii. Sur un des petits côtés et sur le devant de l’aquarium se trouvent des grandes fenêtres et les mouvements des personnes dans la pièce effrayait B. horii sans arrêt. Ils se tapaient régulièrement la tête contre les vitres avec violence et dès que la lumière du bac venait à s’éteindre, ils se mettaient sur le devant du bac et devenaient comme hystériques en sautant pour se cogner contre les verres de couverture.
Un matin, un des deux mâles présenta un voile blanc sur un de ses yeux, cela empira malgré un traitement aux antibiotiques. Il mourut deux mois et demi plus tard.
En Février 2000
j’ai observé un comportement de parade à deux occasions dont une où la femelle avait la papille génitale sortie. Mais elle n’a jamais pondu. Mais il est possible aussi qu’il y ait une ponte en mon absence et que je ne l’ai pas remarqué.
Début Mars, j’ai déménagé les B. horii dans notre cave (aquarium: 160 x 60 x 60 cm, 550 l). Conditions de maintenance identiques mais avec un seul tube néon de 58 Watts. La surface était complètement couverte de Spirodela polyrrhiza (plante flottante). Une heure avant l’allumage et une heure après l’extinction du tube, une petite ampoule de 10 Watts halogène permettait d’assurer une transition plus douce entre le jour et la nuit.
Les B. horii devinrent plus calmes et ne se cognaient plus contre les vitres. Ils étaient seuls dans ce bac. Leur apparence externe était parfaite et leur comportement rassurant mais aucun comportement reproductif n’était observé.
Le 19 Avril 2000, j’ai acheté 3 nouveaux B. horii à Dirk Barkau (Allemagne). J’ai maintenant 2 mâles et 5 femelles. Deux semaines plus tard, une des nouvelles femelles a frayé avec mon vieux mâle. La papille génitale était très légèrement distendue pendant une durée très courte, peut-être deux heures. Le centre du territoire du mâle était situé entre deux dalles sur une étendue d’environ 20 x 30 cm. La ponte fut observée durant l’heure qui précède l’extinction du tube néon (entre 10.00 h et 22.00 h).
La nuit suivante, j’ai attrapé la femelle durant son sommeil et je l’ai placé dans un bac à part. Sa bouche n’était pas beaucoup distendue et seulement de temps à autre, je pouvais observer un mâchouillement typique des incubateurs buccaux. Trois jours plus tard, j’ai commencé à la nourrir avec des nauplius d’Artémias qu’elle happait avec grande précaution. Après 7 jours, ses mouvements de nutrition étaient si violents (phénomène de succion) que la nuit suivante, j’ai regardé dans sa bouche : Une larve avec un énorme sac vitellin sortit de sa bouche.
Le 20 Mai 2000, la seconde femelle de Dirk Barkau pondit avec le même mâle. Je la laissais dans le bac avec les autres Benthos car je devais m’absenter la semaine suivante. Mon épouse n’a pas nourrit le bac de la semaine. De retour le 28. 5. 2000, j’ai pensé qu’il n’y avait plus de larves et pour m’en assurer, j’ai pêché la femelle la nuit qui suivit : 2 larves dont une mourut 5 jours plus tard après s’être nourrit 2 ou 3 jours.
Le 7 Juin 2000 une de mes premières femelles se comportât comme si elle avait quelque chose dans sa bouche. J’ai contrôlé la nuit suivante : 4 œufs que j’ai placés dans un incubateur artificiel fabriqué maison. Ils se sont développés parfaitement.
A ce jour, j’ai donc un groupe de 6 jeunes B. horii composé de: 1 de 5 cm, 1 de 3.5 cm et 4 d’environ 2 cm.
Ils mangèrent en premier des nauplius d’Artemia et des Copépodes; les Copépodes convenaient mieux, peut être en raison de leurs mouvements dans l’eau.
J’ai aussi testé des Cladocères et des petites larves de Culex, mais ils ne les ont pas acceptés avant d’atteindre 1.5 cm. Leur donner des nauplius d’Artémias alors qu’ils ont encore leur sac vitellin nauplius ne pose pas de problèmes. Ils se jettent dessus avec avidité. Les 4 Benthochromis pêchés le 10 juin ont été nourris de nauplius dès le 14 juin.
Mon désir serait de laisser les
œufs dans la bouche de leur mère jusqu’à ce qu’elle les crache d’elle-même. Mais mon problème à ce jour est de repérer extérieurement si une femelle a toujours les œufs en bouche ou pas. Ils se nourrissent si violemment après une semaine d’incubation que du coup, je contrôle la bouche des femelles trop rapidement, tout ça pour essayer d’interpréter la forme de leur bouche et les mouvements qu’elles font avec celle-ci.
À différentes occasions, les femelles m’ont fait tourner en bourrique : elles incubaient des bulles d’air, des gravillons, des escargots, des lentilles d’eau (Spirodela polyrrhiza); sans pour autant incuber de vrais œufs ni même qu’il y ait eut une parade nuptiale au préalable. Une femelle a même incubé trois des objets susnommés en un coup. J’ai réellement eut des problèmes pour décider quoi faire. J’ai même eut l’idée d’enlever du bac tout ce qu’elles pourraient incuber : Utiliser du sable foncé très très fin dont les grains ne pouvaient être confondus avec des œufs, virer tous les escargots, enlever les plantes et installer un plexiglas pour couvrir hermétiquement le bac afin qu’elles ne puissent prendre des bulles d’air (mais comment intervenir si le bac est hermétiquement clos ?) Bref, je n’ai pas encore essayé cette solution. Pour le moment, je peux juste dire qu’il est extrêmement difficile de dire quand une femelle incube des œufs ou d’autres choses.
Une des femelles, celle qui a pondu les 4 œufs le 7 juillet, présenta un comportement particulier (que je n’ai pas observé chez les autres femelles) : Elle se cachait près du sol sous une dalle de pierre, à l’écart des autres B. horii. Même quand elle s’alimentait, elle ne sortait pas. Les autres femelles en incubation restaient la plupart du temps avec les autres spécimens et suivaient le groupe quand il s’agissait d’aller se nourrir. Ces dernières prenaient alors les plus fines particules. En premier, elles prenaient des nauplius d’artémias, mais aussi quelques adultes (congelés), et ce, 3 jours après la ponte. Je n’ai pas essayé les artémias adultes plus tôt. Par la suite elles mangeaient aussi des larves de Chaoborus. Les quelques jours qui suivaient l’incubation, les femelles se jetaient sur les grosses particules comme si elles voulaient les aspirer avec avidité. Mais juste avant de les attraper, elles stoppaient net pour finalement opter pour les plus fines particules disponibles (nauplius, Copépodes, etc.).
En ce qui concerne le nombre d’œufs, j’ai peu d’indications fiables : J’ai observé des parades à de nombreuses reprises, la ponte, une fois seulement, et encore, pas depuis le début (3 œufs). Je ne sais pas si elle avait déjà commencé à pondre avant, mais je suppose que oui (puisque j’ai retrouvé 4 œufs dans la bouche quelques jours plus tard). La parade nuptiale du mâle avait durée toute la journée mais j’ai observé que sa courre s’intensifiait en fin de journée et que la ponte ne s’effectuait que juste avant l’extinction des feux.
Mes femelles n’ont jamais recraché leurs jeunes.
D’un autre côté, je ne leur ai jamais donné des paillettes alors qu’elles incubaient (j’avais lu un truc là-dessus).
Et finalement, selon ma propre expérience, je peux difficilement imaginer une femelle Benthochromis en incubation prendre des paillettes en surface sans que cela ne provoque des problèmes pour les alevins. Les mâles et les femelles qui n’incubent pas prennent les flocons avec une telle vigueur qu’ils absorbent souvent des bulles d’air en même temps que les paillettes. On pourrait cependant essayer de tremper les paillettes et de le mettre directement sous la surface à l’aide d’un tube.
Mais pour faire simple, je conseille de nourrir les femelles qui incubent avec des nauplius d’artémias ou à la rigueur avec des Copépodes. Mais ces derniers peuvent poser des problèmes car B. horii ne les prennent pas avec la même délicatesse que les nauplius, le geste de succion est plus rapide et puissant. Il est possible qu’elles avalent plus d’œufs quand elles sont alimentées de Copépodes.Nourrir les alevins de B. horii ne semble pas avoir été un problème pour moi.
Paolo Salvagiani précisait que ses alevins avaient eu des problèmes pour digérer les nauplius d’Artemia. Je n’ai jamais observé de problème de ce côté. Mes jeunes se nourrissent d’une telle quantité de nauplius qu’ils paraissent risquer d’exploser mais après un temps assez court, ils retrouvent leur ligne. Aucun signe d’indigestion. D’après mon expérience, les jeunes B. horii, qui ont encore leur sac vitellin et qui restent collés au sol, se nourrissent des nauplius qui passent à proximité en faisant des mouvements avec leur bouche dotée de longues mâchoires, un peu comme quand je mange de la soupe avec une cuillère.
Superficiellement, on pourrait croire qu’ils respirent profondément, mais c’est un peu différent, pas accidentel et dirigé volontairement vers les nauplius. Parfois, un alevin s’élève de 10 cm au-dessus du sol pour attraper un nauplius en pleine eau.
Je me souviens d’un autre auteur qui disait cultiver des protozoaires qu’il donnait avec une pipette à la femelle en incubation. Je ne pense pas que cela soit nécessaire. Avoir des nauplius d’artémias vivantes en continu dans le bac où se trouvent les femelles en incubation est idéal, tant pour les femelles que pour les alevins. Ce que je ne sais pas, c’est si les femelles ont plus de risque d’avaler leurs œufs avec des nauplius qu’avec des protozoaires ?
Mes alevins nourris à base de nauplius depuis le début se développent très bien et assez rapidement. Durant les 10 premiers jours où les alevins ont été maintenus dans l’incubateur artificiel, j’ai mis un très léger courant de manière à ce que les œufs soient remués sans pour autant se cogner contre les parois de verre de l’incubateur.
Quand les œufs sont devenus des larves, le courant a été ajusté pour qu’elles puissent se mouvoir sans difficulté sur le sol. Dans cet incubateur, les jeunes pouvaient facilement se nourrir de nauplius. Par la suite, les très jeunes alevins ont été transférés dans un pondoir pour Poecilidae.
Vous pensez bien qu’avec cette manne de renseignements, je décidai de poursuivre mon investigation et décidai de pousser Michael dans ses derniers retranchements. Le récit de son expérience me donnait l’eau à la bouche et pour être sûr de ne rien rater, je lui posais encore quelques questions :
La première concernait le substrat utilisé dans l’aquarium où étaient hébergés ses reproducteurs.
Le substrat utilisé dans ce bac de reproduction est constitué de sable et gravier dont les grains font un diamètre de 2,5 mm avec d’autres au peu plus gros (disons 3 mm au maximum). Sa couleur est claire, en réalité, trop claire.
Je voudrai changer ça dès que je trouve un peu de temps. À mon avis, le sable devrait avoir une couleur réellement différente de celle des œufs, ainsi que le diamètre : Un sable sombre et très fin devrait être l’idéal. Du sable très grossier pourrait aussi convenir parce que je n’ai jamais vu un B. horii prendre du sable sur le fond pour en extraire de la nourriture. Ils ne prennent que rarement la nourriture sur le fond. En ce qui concerne les roches, il y a une grosse pierre un peu à droite par rapport au centre du bac qui atteint presque la surface. Elle fait à la base environ 20 x 25 cm. À droite et à gauche de cette pierre, il y a une brique avec 2-3 ardoises posées dessus. La surface de ces ensembles est de 20 x 30 cm chacune. La couleur est sombre, presque noire. J’ai aussi deux gros pieds de Cryptocoryne dans ce bac. Le restant du bac (la plus grande partie) est uniquement composée de sable.
La question suivante concernait la structure du site de ponte et le déroulement de la ponte proprement dite.
La parade de Benthochromis horii
La première fois que j’ai observé la parade (qui ne s’est pas soldée par un succès), le mâle utilisa le nid d’un Cyathopharynx furcifer. Depuis qu’ils sont dans ma cave, le mâle utilise comme site de ponte un groupe d’ardoises horizontales, celles situées en contrebas de la roche.
Lors de la ponte, le mâle prend tout l’espace disponible (1,60 m de long en ce qui me concerne). Le mâle dominant chasse tous les autres poissons dans un coin opposé de l’aquarium. Si le deuxième mâle s’approche trop rapidement du territoire du dominant, celui-ci l’attaque vigoureusement, mais si le dominé reste tranquille, le reproducteur ne cherche pas la bagarre, exception faite lors de la distribution de nourriture où tous se jettent dessus sans se quereller.
En ce qui concerne la ponte en elle-même, je ne saurai dire si le mâle lâche son sperme avant ou après l’émission des œufs, tout simplement parce que je suis toujours arrivé en retard. Ce que j’ai vu, c’est que le mâle attire la femelle en incurvant son corps, la bouche ouverte et les nageoires déployées vers le haut. La femelle s’approche alors. Le couple forme alors un « T », le mâle placé perpendiculairement à la femelle. De temps à autre, il cesse cette position pour aller chasser les autres poissons du bac. La femelle dépose alors généralement un œuf (une seule fois 2). De temps en temps, elle aspire l’eau à proximité de l’anale du mâle – probablement la semence – très distinctement et plusieurs fois, sans déposer d’œufs. Ce qui est sûr, c’est que le dépôt de la laitance ne se fait pas en même temps que l’expulsion des œufs lors de la formation en « T ». Maintenant, qui commence ?
Je ne saurai le dire.
Une autre question me venait à l’esprit : On sait que dans la nature, les femelles gardent les alevins très longtemps dans leur bouche. Paolo Salvagiani avait noté qu’à une taille d’1 cm, les alevins qu’il avait fait cracher n’avaient plus de sac vitellin. Michael ayant récupéré des œufs dès la ponte pour les faire incuber artificiellement, il devait pouvoir nous dire au bout de combien de temps ce sac se résorbait (ce qui devait nous confirmer que les alevins se nourrissent dans la bouche de leur mère avant d’être relâchés).
Selon mes notes, les alevins avaient encore un sac vitellin 7 jours après la ponte. A 9 jours, il était presque entièrement résorbé.
Je demandais alors à Michael pourquoi il faisait invariablement cracher les femelles ?
Le but de cette manœuvre n’était pas de récupérer le plus grand nombre d’œufs possibles, mais, qu’ayant préalablement observé un comportement a priori reproducteur, je n’étais pas certain que les femelles incubent (comme je l’ai expliqué, ce n’est pas facile à voir). Observer une femelle qui a quelque chose dans sa bouche ne donne pas la certitude qu’il s’agisse d’œufs. Ce peut être autre chose. Je voulais donc avoir une plus grande expérience dans l’interprétation des situations que je pouvais observer.
Aujourd’hui, après avoir observé le contenu buccal des femelles une douzaine de fois (la plupart du temps, pour autre chose que des œufs mais pour des bulles d’air par exemple), en tenant compte du comportement de la femelle et de ce qui s’est passé avant, je suis presque certain de ne pas me tromper quand j’annonce qu’elle incube des œufs ou autre chose. Mais je n’en suis jamais sûr à 100 %.
Normalement, je place la femelle dans un bac séparé juste après la ponte. Le délai le plus long que j’ai observé avant que de regarder dans la bouche de la femelle est d’une semaine. Ses mouvements de nutrition (succion) étaient si violents que je n’espérais plus trouver d’alevins dans sa bouche. Mais je voulais m’en assurer. Je suis vraiment très attaché à cette espèce et désire la reproduire convenablement. J’aimerai cependant réussir cette expérience en laissant les femelles arriver à terme de leur incubation. Mais à ce jour, je n’en sais pas encore assez pour y arriver.
J’ai ensuite voulu en savoir plus sur la taille et le nombre des œufs.
Je n’ai jamais mesuré avec exactitude la taille des œufs. Cependant j’estime ceux-ci à environ 1,5 mm (maximum 2 mm). A propos du nombre d’œufs, Horst Hermann (celui qui m’a fourni les premiers spécimens de Benthochromis) m’a dit avoir entendu parler d’une ponte de 12 œufs, mais aussi de seulement 4 en ce qui me concerne.
La qualité de l’eau pour Benthochromis horii
Je me demandais alors si la qualité de l’eau ou la fréquence des changements d’eau que Michael pouvait effectuer avait joué un rôle dans le déclenchement des pontes.
Notre eau courante est puisée dans le Lac de Constance. Elle est très peu minéralisée et contient donc peu de sels (le pH est proche de 7 ; le KH de 7° dHK, la conductivité de 320 µS). J’ai un bac de 300 litres dans la cave que j’utilise pour préparer mon eau et y rajouter les sels suivants :
- 140 g Na2CO3,
- 126 g MgCO3,
- 39 g CaCl2,
- 10 g MgSO4,
- 58 g K2CO3,
- 5.8 g NaCl,
Tout cela pour 1000 litres d’eau distillée ou issue d’osmose inverse (Formule donnée par Heinz Büscher).
Comme j’utilise de l’eau courante, je prépare mon eau sans CaCl2 ni NaCl. Je prépare cette eau depuis deux ans car quand j’ai déménagé dans ma maison actuelle, je n’arrivai plus à reproduire mes C. furcifer. Ils mourraient à une taille de 3,5 cm les uns après les autres sans signe de maladie apparente (même après dissection).
A cette époque, je n’avais pas encore les B. horii. En fin de compte, je pense que les C. furcifer sont plus difficiles à maintenir que les B. horii en ce qui concerne la composition de l’eau et la nourriture. Mais quand on parle de reproduction et de « nervosité », les Benthochromis donnent plus de fil à retordre.
En ce qui concerne les changements, l’eau des bacs de ma cave est changée continuellement. Il n’y a pas de changements massifs chaque semaine. J’ai bidouillé un système pour que l’eau préparée dans le 300 litres se déverse continuellement dans chaque bac et dans chacun d’eux, un siphon placé en surface aspire l’eau pour la rejeter.
Michael me parle alors d’un contact qu’il a eut à une époque avec un autre cichlidophile allemand qui maintenait aussi des B. horii. Les dires de ce Monsieur sont surprenants et tant Michael que moi sommes dubitatifs, si ce n’est méfiants quant à certaines de ses observations :
Il gardait ses B. horii à une température de 26-27°C pendant 1 mois, puis baissait la température à 23°C. Selon lui, les B. horii entamaient leur comportement de parade à ce moment là. Il disait que dans le lac, ces poissons vivaient et se reproduisaient à cette température. Selon moi, cette vision n’est pas correcte car même s’ils vivent à grande profondeur, ils se rapprochent de la surface pour se reproduire. Mais je ne connais pas la différence de température qu’il y a entre 100-130 m et 25-35 m. Mais peu importe, ces changements de température devraient être inversés si on devait considérer que le poisson changeait de milieu pour se reproduire (des eaux plus chaudes favorisent toujours la reproduction).
Selon lui, pendant la période d’incubation, les alevins seraient cannibales. Ils se mangeraient les uns les autres dans la bouche de la femelle. C’est ce qui expliquerait le fait que l’on trouve si peu de jeunes de belle taille dans les bouches des femelles. Je peux difficilement admettre cela, même si la bouche et la tête des jeunes sont proportionnellement plus grandes que chez les autres espèces que je connais. Dans les cas que j’ai vécu, les larves se nourrissaient de nauplius d’Artémias 3 jours après l’éclosion des œufs et produisaient des excréments après (pas avant). Cela signifie bien que leur conduit digestif n’étaient pas pleins. De plus, l’apparence des excréments était identique à ceux des autres espèces reproduites chez moi (ce qui ne serait pas forcément le cas si leur transit intestinal était déjà en fonctionnement).
Toujours selon cette personne, le nombre d’œufs atteindrait la cinquantaine!!! par femelle et par ponte. Il disait reproduire cette espèce régulièrement et que les jeunes étaient matures sexuellement à l’âge de 6 mois !!??
Je lui ai demandé pourquoi il n’avait pas publié ses expériences… Par manque de temps selon lui… ??? Je n’ai conversé avec lui que par téléphone et il n’était pas très familier. Il répondait juste à mes questions mais ne semblait pas intéressé pour échanger des informations.
Pour terminer
Michael me raconte les événements de cette dernière semaine…
Le 11 juillet, la femelle 1 qui avait eu 4 œufs le 7 juin se reproduisait de nouveau avec le mâle N°1. Je n’ai pas observé la ponte, mais à 20.00 h, j’ai vu sa papille génitale distendue très légèrement. Le mâle continuait à parader mais elle ne répondait plus à ses attentes. En observant les mouvements de sa bouche, j’ai alors compris qu’elle avait pondu. La papille génitale devait probablement s’être déjà un peu résorbée. Les deux jours suivants elle eut un comportement différent quand il s’agissait de se nourrir. Elle venait et s’approchait des particules mais stoppait net. Elle prenait alors les plus petits morceaux avec délicatesse mais ouvrait très grande sa bouche.
Deux jours plus tard, pendant la nuit, je la déplaçais dans un petit bac de 60 cm de long. Depuis, je ne la nourris que de nauplius d’Artémia qu’elle prenait alors avec douceur. Mais depuis 2 jours (16 & 17 juillet), ses mouvements de bouche sont de plus en plus violents mais un peu différents de ceux des femelles qui n’incubent pas. Il y a des nauplius dans l’eau du bac toute la journée et elle se nourrit sans arrêt. Je ne peux pas voir chacun de ses mouvements de bouche, mais je pense qu’elle a toujours ses larves. Je vous tiendrai au courant de la suite.
Remarque: Si vous en voulez encore, je vous rappelle qu’un autre article sur le Benthochromis était déjà présent sur le site.