Ophthalmotilapia ventralis – 2
« Orange Fin » La suite…
Par Heinz Büscher & Eric Genevelle (décembre 1999)
À la lecture du premier article sur l’Ophthalmotilapia ventralis « Orange Fin » de Zongwe Island, j’ai eut l’agréable surprise de recevoir un mail d’Heinz Büscher sur ce même sujet. Il me proposait de m’envoyer une série de photos de son cru qui montraient l’évolution du patron de coloration de notre espèce sur environ 150 km de côte avec pour point central, cette fameuse île de Zongwe. Je ne pouvais rêver mieux. Une semaine plus tard, les diapos étaient à la maison, toutes accompagnées des commentaires de son auteur. Un vrai régal, d’autant que les clichés sont superbes et tous pris dans le lac.
Pour commencer, Heinz nous offre quelques vues de cette fameuse île de Zongwe. En arrière plan, on y distingue Zongwe elle même et on se rend compte facilement de la petitesse de cette île située à quelques centaines de mètres du rivage. Le village de Zongwe en lui même ne présente pas de côte rocheuse, mais une large plage de sable qui n’offre pas de biotope à l’Ophthalmotilapia ventralis.
Le premier cliché montre un exemplaire photographié à Kitumba (30 km au Nord de Moba).
Cette forme est quasi identique à la forme dite de Moba (ou vendue comme telle dans le commerce).
Si on descend vers le Sud à environ 10 km au Nord de Moba, on trouve une autre côte rocheuse, située à M’toto.
Les individus sont semblables à ceux de Kitumba. A Moba proprement dit, il n’y a que du sable, donc, pas d’Ophthalmotilapia ventralis.
A Tembwe II, 44 km au Sud de Moba, notre poisson a encore quelques similarités avec la forme dite de Moba.
Les marques noires dans la nageoire caudale et dans la partie molle de la dorsale varie du jaune au noir selon les individus.
Les marques noires sur le corps sont cependant plus réduites que sur la race de Moba.
Près du village de Zongwe, à 54 km au Sud de Moba, les marques jaune ou dorées de la dorsale, anale et caudale sont plus prononcées.
Cette forme est identique à celle que l’on trouve sur Zongwe Island.
Près de Kalubamba (60 km au Sud de Moba), les marques noires sur les nageoires dorsales, anale et caudale ont presque disparues.
A Longola, 70 km au Sud de Moba, le jaune or du poitrail est assez prononcé.
A Masanza, 75 km au Sud de Moba, la couleur jaune s’étend sur tout le corps.
Cette forme est aussi trouvée à Kapampa.
A Mukala, 100 km au Sud de Moba, tout le corps est doré.
Cette forme a été distribuée par Heinz à des membre de l’AFC après 1988 (première collecte)
sous le nom de Kibishi (nom d’un petit village situé contre Mukala).
Au Sud de la rivière Lunangwa, à 115 km de Moba, le jaune du corps vire au bleu-jaune ou parfois complètement au bleu chez certains spécimens.
La nageoire anale et dorsale montre un liseré noir mais la caudale reste entièrement jaune.
Les descendants de cette forme en captivité montrent aussi ce côté variable dans la coloration.
Ainsi, comme me le dit Heinz, Presque toutes les formes (sauf peut-être la variante de Kibishi) présentent des patrons de coloration avec des marques noires, jaunes, orange ou bleues. Cependant, il serait un peu exagéré de parler de polychromatisme pour une race à une localité donnée. Cette superbe série de photos est très intéressante car elle nous montre (enfin) comment en peu de km, une même espèce peux changer de patron de coloration. En lisant les livres d’Ad. Konings, nous avions connaissance des formes « noires » comme celle de Kitumba, et des formes jaunes (Kapampa). Cependant, nous n’avions jamais vu de photos présentant les patrons et formes intermédiaires entre ces formes chromatiques connues. On ne connaissait pas aussi la forme de Lunangwa (disons-le; superbe !). Ad. Konings passait (en allant vers le Sud) de la forme jaune de Kapampa, directement à la forme noire de Moliro. C’est donc une découverte pour nous autres. La question serait maintenant de savoir quels sont les patrons intermédiaires entre la forme de Lunangwa et celle de Moliro. On aurait ainsi fait un beau tour d’horizon. Comme quoi, on en découvre toujours !
Un très grand merci à Heinz pour… avoir écrit 90% de cet article.
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