Identification des espèces du genre Xenotilapia

Identification des espèces du genre Xenotilapia

Xenotilapia sima

Identification des espèces du genre Xenotilapia

D’après Eric Genevelle1 (Février 2003)

 

Xenotilapia nasus Fluorescent Green
Photo Heinz Büscher

L’objectif avoué de cet article est de rétablir une certaine vérité quant-à l’identification des espèces du genre Xenotilapia. En effet, si tout le monde sait reconnaître un Xenotilapia spilopterus d’un Xenotilapia papilio, bien peu d’entre nous peuvent distinguer un Xenotilapia sima d’un boulengeri. Même moi, je m’y perd et il aura fallu qu’un certain Sébastien Verne (sans S) fasse quelques commentaires avisés sur certains clichés pour que je me rende compte que pratiquement personne ne sait reconnaître un Xenotilapia avec certitude. De plus, nombre des photos présentes dans la littérature cichlidophile (même récente) sont mal libellées.

Nous allons donc tenter de faire la lumière sur l’ensemble de ces espèces et de vous donner les clés permettant de les reconnaître facilement (enfin, d’essayer).

Pour terminer, j’aurai le plaisir de vous présenter quelques nouvelles espèces tout juste ramenées à la surface.

Espèces décrites

X. bathyphilus (Poll, 1956)

Espèce facilement reconnaissable.

Plusieurs formes chromatiques avec des variations dans la dorsale et sur la couleur du museau arrondi.

Vit entre 20 et 100 de profondeur.

Xenotilapia bathyphilus

X. boulengeri (Poll, 1942)

Souvent confondu avec X. sima.
9 à 10 rayons mous dans l’anale. 15 (ou moins) rayons mous dans la pectorale.
Base de l’anale moins grande et oeil plus petit que chez X. sima.
Nez plus allongé que X. sima
A noter que les petits boulengeri ressemblent à des flavipinnis (la seule différence : dents unicuspides chez flavipinnis et légèrement tricuspides chez les petits boulengeri, mais unicuspides chez les gros boulengeri).

Xenotilapia boulengeri

X. burtoni (Poll, 1951)

Espèce très rare et jamais collectée en raison de la profondeur. Reconnaissable à une tâche noire sur la partie antérieure de la dorsale.

Section épineuse dans la dorsale proéminente (encore plus que chez X. longispinis).

A été uniquement collecté dans la baie de Burton en RDC.

Xenotilapia burtoni

X. caudafasciata (Poll, 1951)

Espèce reconnaissable aux stries noires sur la caudale. Fait unique chez Xenotilapia, les dents externes de la mâchoire infère sont dirigées en avant.

Collecté plus de 40 m de fond.

Xenotilapia caudafasciata

X. flavipinnis (Poll, 1985)

Espèce très commune présentant de nombreuses variétés géographiques.

Pourrait être confondu de très jeunes X. boulengeri. Possèdent tous des lignes de points bleutées sur le corps.

Xenotilapia flavipinnis

X. longispinis (Poll, 1951)

Espèce très rare. Coloration jaune magnifique chez les mâles.

Section épineuse dans la dorsale proéminente.

Liseré à la base de la dorsale (pas chez X. burtoni).

Xenotilapia longispinnis

X. nasus (De Vos, Risch & Thys van den Audenaerde, 1995)

Reconnaissable au nez arrondi. Caudale très échancrée.

Possède uniquement 7-8 rayons mous dans l’anale.

A été collecté entre 30 et 70m au Burundi et au nord Congo puis en Zambie et en Tanzanie, appelé durant un certains temps X. sp. “fluorescent green”.

Xenotilapia nasus

Xenotilapia nigrolabiata (Poll, 1951)

Identifiable par sa lèvre supérieure noire et ses nageoires orangées.

Longtemps appelé commercialement X. sp. “red princess”. Thorsten Reuter a retrouvé en 2002 cette espèce en Zambie en sur 2 sites vers 50 m de profondeur dans l’habitat arénifère.

Xenotilapia nigrolabiata

Xenotilapia ochrogenys (Boulenger, 1914)

Espèce très commune et facilement identifiable.

Xenotilapia ochrogenys

Xenotilapia ornatipinnis (Boulenger, 1901)

Espèce avec de très gros yeux ovales (bien visible du dessus).

Deux stries argentées sur le corps. Marques blanches en forme de bandes sur la caudale. Petites taches foncées sur la caudale.

A été collecté jusqu’à plus de 160 m de profondeur.

Xenotilapia ornatipinnisXenotilapia ornatipinnis

Xenotilapia papilio (Büscher, 1990)

Espèce très colorée avec des tâches sur les pelviennes jaunes.

Deux formes chromatiques (Tembwe II & Kanoni ; au Congo)

Xenotilapia papilio

Xenotilapia sima (Boulenger, 1899)

11 à 12 rayons mous dans l’anale. 16 (ou plus) rayons mous dans la pectorale.

Base de l’anale plus grande et œil plus grand proportionnellement que chez X. boulengeri.

Nez plus court que X. boulengeri

Xenotilapia sima

Xenotilapia singularis (Boulenger 1914) Ndole

Elle ne se distingue du X. ochrogenys que par la présente de tâches (5) sur les flancs, et se rencontre surtout en Zambie.

Xenotilapia singularis

Auteur Christophe Drone

Xenotilapia spilopterus (Poll & Stewart, 1975)

Espèce très haute de corps.

Nombreuses formes géographiques avec des variations dans la dorsale, la plus remarquable étant celle Mabilibili/Lyamembe qui a une nageoire dorsale jaune.

Xenotilapia spilopterus

Espèces non décrites

Xenotilapia sp. sunflower

Espèce dont la description est en cours (?).

Se différencie du Xenotilapia papilio par des pelviennes dépourvues de points. Existe sous deux formes chromatiques (dorsale jaune unie ou avec des points noirs).

Xenotilapia sp. sunflower

Xenotilapia sp. Katete

Ce Xenotilapia (également en cours de description) est plus haut de corps que le Sunflower, possède des pelviennes et la partie postérieure de la nageoire dorsale transparentes.

 Sur Cichlidroom Companion
   

 

Mes remerciements les plus sincères à tous ceux qui m’ont aidé dans cette recherche et dans l’obtention des photographies: Heinz Büscher, Ad Konings, Sébastien Verne, Jos Snoeks, Luc de Vos, Mark Smith, Bluechip Aquatics, Kerrigan’s Aquatics, Robert Allgayer.

 

1 Mise à jour systématique 2023

 

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