Un crabe du lac Tanganyika en aquarium.

Un crabe du lac Tanganyika en aquarium.

Platythelphusa tuberculata.

Potamonautes tuberculata mâle

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Le lac Tanganyika est surtout connu pour ses cichlidés, mais il abrite bien d’autres formes de vie, en particulier des crustacés, surtout des crevettes (environ 15 espèces). Les crabes sont représentés par plus de 10 espèces, qui sont toutes aquatiques.

Pince de Potamonautes tuberculata mâle

Pince de Potamonautes tuberculIata mâle

 

Ocypode ceratophthalma à Dar es Salaam.

Ocypode ceratophthalma à Dar es Salaam.

Les mâles Platythelphusa tuberculata ont pour particularité et dimorphisme sexuel, une pince surdimensionnée, à l’instar des « crabes violonistes » ou autres crabes de terre, des tropiques. Elle ne semble pas servir « d’étendard » pour attirer les femelles.

La teinte générale de l’espèce est le brun-rouille sur les partie supérieur de l’exosquelette, au crème sur le ventre, Ils sont pourvus de 3 paires de pattes et une paire de pinces. La taille totale atteint les 10 cm.
Ils se nourrissent de poissons morts et tous les déchets organiques végétaux et carnés, s’aidant de leurs pinces, ils portent les éléments nutritifs à leur bouche.

Potamonautes tuberculata et sa mue

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L’acclimatation en aquarium n’est pas chose simple, la première étape à franchir, c’est la mue. Pour commencer, le changement de biotope provoque parfois une mue spontanée, n’étant pas physiologiquement programmée, cela se solde souvent par la mort du spécimen. S’il survit, ce qui n’est tout de même pas rare, les choses sérieuses peuvent commencer.

Pour maintenir un couple, il faut tabler sur pas moins de 2/300 litres, un aquarium spécifique étant préférable, car les poissons absorbent la nourriture bien avant que les crabes n’aient eu le temps d’en cueillir la moindre parcelle. Beaucoup de cachettes sombres, là où la femelle pourra aller, mais pas le mâle, elle pourra ainsi échapper à son harcèlement. Étant plus petite, c’est chose simple à réaliser, quelques tuyaux, briques creuses, des rochers de tous calibres feront l’affaire.

Femelle Potamonautes et ses jeunes

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L’accouplement

  de ce crabe se passe face à face, le mâle saisissant la femelle avec ses pinces pour l’immobiliser, il la tient fermement et lui transmet son fluide séminale. Celle-ci va le stoker dans une spermathèque, ce qui lui permet de produire au moins trois pontes de 250 à 400 œufs grisâtres.

Ils sont accrochés en grappes aux pléopodes, protégés par le plastron.

Potamonautes juvéniles sur leur mère

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L’incubation des oeufs dure ainsi environ 3 semaines, l’éclosion est synchrone et tous apparaissent en très peu de temps. Les petits vont ainsi rester accrocher à leur mère durant environ 2 semaines. Pour se nourrir, ils n’ont pas à « descendre » à terre, la mère prend régulièrement du substrat entre ses pinces, qui servent de pelles, et leur approche, ils n’ont qu’à y piocher leur pitance. Il faut donc mettre beaucoup de nourriture pour que tous aient leur part. Nous pouvons les nourrir de poisson réduit en bouillie, de nourriture du commerce, poudre pour alevins etc.
La croissance est assez lente, mais au début les mues se succèdent à un rythme soutenu, environ tous les 15 jours, puis trois semaines entre chaque, puis petit à petit elles s’espacent, les adultes muent généralement tous les 6 à 8 mois. Une patte ou une pince qui se casse, n’est pas un problème, elle repoussera à la mue suivante.

Pour les voir grandir, il faut leur fournir des habitats à leur taille et en quantité, il faut que chacun ait sa cellule, loge, cachette. Pour cela on peut utiliser des briques creuses, des tuyaux de PVC tronçonnés en grand nombre, entre 5 et 10 cm. de longueur.

Les moments les plus cruciaux sont les périodes de mues, ils ne sont pas toujours synchrones, et ceux qui sont encore dur, pourront, sans se faire prier, dévorer leurs petits frères et sœurs encore mous… Le mieux étant donc de faire plusieurs groupes séparés, dans des aquariums sérieusement aménagés comme indiqué ci-avant.

 

Tous les paramètres de leur maintenance ne sont pas toujours optimaux, et il est difficile de voir si un individu est en forme ou non, tous les symptômes n’étant pas apparents du fait de leur carapace.
Il est généralement trop tard pour faire quoi que se soit pour sauver un individu qui ne mange plus et reste amorphe.
Même si tout semble aller, nous ne sommes pas non plus à l’abri d’une mue qui rate, et la mort survient alors sans pouvoir rien y faire non plus.

Voici brossée la description d’une maintenance d’un crabe rare dans nos aquariums. Cette maintenance est assez pointue et demande pas mal d’expérience avant d’être tentée.

 

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