Aulonocranus dewindti

Aulonocranus dewindti

Aulonocranus dewindti (Boulenger, 1899)

(Pisces, cichlidae, ectodini)

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Description:

(d’après l’original) (ex. récoltés de 70 mm-120 mm).

―Hauteur du corps comprise 2,8 à 3 fois, longueur de la tête 2,55 à 2,80 fois dans la longueur standard (st). Tête 2 à 2,2 fois aussi longue que large. Museau court et arrondi, sa longueur comprise 2,75 à 3,2 fois dans celle de la tête, environ aussi long que haut, 0,88 à 1 fois aussi long que l’œil.Aulonocranus dewindti description Œil grand, forme arrondie, compris 2,60 à 3 fois dans la longueur de la tête, 1,3 à 1,7 fois aussi grand que la largeur de l’espace interorbitaire, 2 à 2,8 fois aussi grand que la hauteur préorbitaire.

Espace interorbitaire compris 3,8 fois à 4,6 fois et hauteur préorbitaire comprise 5,4 à 7,4 fois dans la longueur de la tête. Maxillaire bien visible à l’extrémité, s’étendant jusqu’au niveau du quart antérieur de l’œil. Mâchoire inférieure comprise 1,95 à 2,15 fois dans la longueur de la tête, à menton proéminent. Joue écailleuse portant 2 à 3 rangées d’écailles. Dents coniques, très petites en deux trois rangées, les externes un peu plus grandes, au nombre de 80-90 dans la rangée externe supérieure. Os pharyngien inférieur en forme de triangle à lame antérieure modérément allongée mesurant environ les 2/5 de la longueur de l’aire dentaire. Les dents pharyngiennes toutes fines, subconiques.

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Coloration. ― Régions dorsales brunâtres, régions ventrales blanchâtres et argentées. Une tache operculaire noirâtre et 2-3 taches noires estompées sur les flancs. Nageoires plus foncées chez le mâle que chez la femelle ainsi que les régions inférieures de la tête et du corps.

À l’état vivant: Régions dorsales vert olivâtre. Les flancs ornés de séries de points bleu clair nacré ou mauves séparés par des bandes jaunâtres jusque près de la ligne ventrale. Une à trois tâches, latérales au milieu des flancs. Dorsale offrant une bande marginale blanc crème ± azurée, finement limitée de noir au bord marginal et soulignée de jaune. Dorsale marquée en avant d’une grosse tâche noire s’estompant vers l’arrière. Anale jaune ocre ou orangée, les extrémités des rayons bleu mauve. Extrémités des lobes de la caudale jaune ocre. Dessous de la tête jaune. Des irisations bleues sur la tête. Iris orange.

Dimension. ― Maximum observé: 121 mm.

Abondance. ― Espèce très commune partout autour du lac près des rivages rocheux.

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Habitat. ― Celui-ci est avant tout littoral mais ne semble pas cantonné davantage sur les fonds rocheux que sur les fonds sableux…

… Plus souvent prise à la ligne sur les fonds rocheux ou de galets (65 fois), l’espèce fut également 25 fois capturée à la senne. Une seule fois mais à faible profondeur de 6-8 m, Aulonocranus fut pêché au chalut. Profondeur moyenne estimée de toutes les stations: 3,07 m. …

Régime. ― Un tube digestif mesurant 120 mm chez un exemplaire de 115 mm. On trouve dans l’estomac de nombreuses larves d’insectes, Diptères et plécoptères ? (à cerques et tête plate), également des crevettes et débris indéterminables. L’animal doit être très vorace car il mord indifféremment au ver ou au morceau de poisson.

reproduction. ― trois femelles de de 90 à 95 mm (…) portaient encore dans la bouche, distendue à cet effet, quelques œufs de 4 mm de longueur. C’est le seul cas où semblable comportement a pu être observé, probablement du au fait du mode de capture habituel, utilisé pour cette espèce (la ligne), défavorable à l’observation de l’incubation en question.

Valeur alimentaire. ― Faible, taille moyenne trop petite.

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Expérience aquariophile

Introduction:

Cichlidé à presque “palettes”, des bandes à reflets bleus sur fond orangé, virant au gris noir lors des parades. Malheureusement délaissé… (le cichlidé à palettes du “pauvre”?) Incubateur buccal de type monoparental.

Description:

Cichlidé de la tribu Ectodini, sa morphologie générale est à l’image de ses “cousins”: Cyathopharynx, Ophthalmotilapia, Cunningtonia, et Ectodus descampsi

(tâche noire sur la nageoire dorsale).

Œil grand, haut de corps, très longues pelviennes.

Un dimorphisme sexuel bien marqué: mâle coloré, femelle argentée, discrète; taille légèrement inférieure chez cette dernière.

 

 

Maintenance:

Malgré leur taille (jusqu’à 12/13 cm.), ils adorent les petites bouchées, comme les cyclops et les daphnies et leur manière de les absorber est très singulière. La bouche s’ouvre en grand, le volume de la cavité buccale augmente significativement, puis la bouche se ferme, l’eau est évacuée par les ouïes, la cavité reprend son volume initial, et les particules sont ingérées. Par comparaison: les baleines, les pélicans…, pratiquent une forme “d’ingestion similaire”: emmagasinant une grande quantité d’eau, ils l’évacuent plus ou moins par filtration. Aulonocranus retient les particules ou éléments nutritionnels par ses branchiospines *, puis avale le bol alimentaire ainsi récolté. Les mâles sont agressifs autour du nid, repoussant tout intrus : de leur espèce en phase de parade “tranquille”, et de toute espèce lors des phases d’accouplement. Ils ont donc besoin d’un minimum d’espace de nage, et un bac de 1,50 m de façade sera une base pour la maintenance de ce poisson. En comptant un / deux mâles pour deux / trois femelles. Ainsi les parades seront perpétuelles, les poissons colorés et les femelles incuberont une grande partie de l’année. Tous les six mois, elles auront une période de repos sans ovulation, leur permettant de reconstituer leurs “réserves”.

Reproduction:

Les mâles de cette espèce préfèrent faire un “nid” adossé à une roche, donc le cône sera incomplet, contrairement aux Cyathopharynx, Ophthalmotilapia, Cunningtonia… qui pour certains érigent le nid sur les étendues de sable nu, et pour d’autres construisent ce “nid”, véritablement,  au sommet de grosses roches en déplaçant de grandes quantités de sable ! Aulonocranus dewindti   Le site de ponte est un cône incomplet adossé à une roche, formant une cuvette de sable. En aquarium, le “monticule” peut atteindre au moins 20 centimètres de haut, et est édifié à l’aide d’une grande partie du sable composant le substrat du bac. Le mâle patrouille autour, à l’affût de femelles prêtes à pondre… Si une vient à passer, la danse commence. Le mâle chez toutes ces espèces, pratique une “danse” (observée également chez Tropheus, Callochromis…), la singularité en est le déploiement de la partie postérieure des nageoires anale, dorsale et caudale dans une ondulation du dernier tiers du corps. Tournoyant autour de sa “conquête”, il se dirige vers le centre de la cuvette, faisant flotter tel un drapeau dans le vent, toutes les parties de son corps décrites ci-dessus, laissant traîner ses nageoires ventrales sur le sol…… Elle, suit, obnubilée par tant de beauté exhibée et irrésistible…

Les deux partenaires tournent l’un après l’autre, le mâle lâche sa laitance en vibrant et traînant des pelviennes  puis la femelle ses ovules, les prenant ensuite en bouche (jusqu’à une vingtaine, peut être plus). L’incubation durera un peu plus de vingt jours. Au bout de quelques jours elle pourra absorber de petites particules de nourriture sans avaler ses larves.

Les alevins grandissent plutôt rapidement : 2,5 cm au bout de deux mois et demi. Ils sont un peu “bagarreurs”, mais pas de manière destructrice.

Ils mangent tout ce que nous pouvons leur distribuer, micros vers, daphnies (jeunes) et cyclops (vivants ou congelés), nauplius d’Artemia salina, poudre, paillettes broyées.

Ce poisson est parfait pour commencer l’approche des cichlidés à palettes. Plutôt “rustique” et résistant, il ne semble pas sujet aux maladies et stress atteignant ses cousins, Cyathopharynx, Ophthalmotilapia, Cunningtonia, Ectodus (?)…

 

 

Remerciements:

 À Jean-Marie Londiveau, pour la documentation précieuse qu’il m’a fournie. 

Documents et références:  

-M. Poll : exploration hydrobiologique du lac Tanganika (1946-1947)Vol. III, fasc. 5 B. / poissons cichlidæ / institut royal des sciences naturelles de Belgique / Bruxelles 1956. 

– Ad Konings/Back to nature des cichlidés du lac Tanganyika.

– Eric Genevelle/Tanganyika cichlids.

– J. Mc Cann.

 

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