Lestradea perspicax

Lestradea perspicax

Lestradea perspicax, mâle en pleine parade

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Lestradea perspicax femelleLestradea perspicax mâleDescription/dimorphisme:

 

Sa forme élancée pourrait le faire ressembler à une sardine, mais que nenni, ses reflets opalins (comme à une grande partie des cichlidés du lac Tanganyika), lui confère une allure bien plus agréable pour l’œil de l’esthète.Liserés noirs, des bandes blanc bleuté, un œil tirant vers l’orangé. Des nageoires pelviennes (telles celles des cichlidés à palettes) étalées vers le sol… Bien sûr leur longueur n’égale pas celle de leurs cousins ectodini, mais elles sont belles et mises en valeur lors des parades.Les femelles ont une livrée nettement plus discrète, leurs tons d’argent, sont très peu rehaussés de reflets colorés. Leur tendance grégaire semble plus marquée que celle des mâles, et nous les trouvons bien plus souvent groupées dans certaines parties calmes de l’aquarium, les grandes cavités entre les roches leur servant bien volontiers de refuge contre l’ardeur des mâles. L. perspicax a une taille relativement modeste, les mâles dépassent les 10 cm (12/13 cm, pouvant approcher les 15 cm. pour les plus grands individus), les femelles atteignent, quant à elles, les 10/11 cm.

 

Lestradea perspicax, mâle.

Maintenance:
Dans son milieu naturel, Lestradea perspicax est un nageur de pleine eau, un planctophage se déplaçant en bancs, il se mélange volontiers à Ectodus descampsii, Lamprichthys tanganicanus, et autres ectodinis grégaires.  

Il va donc lui falloir un bon espace de nage, un bon brassage afin de l’obliger à lutter contre le courant, il passe ainsi son temps à grappiller ce qui passe à portée de bouche, petite particules de nourriture, algues et diatomées, copépodes etc.La maintenance la plus adéquate s’est trouvée dans un aquarium de 600 l. (2 m de façade). Dans cet espace, trois mâles peuvent faire leur cratère côte à côte, passant beaucoup de temps en parades les uns par rapport aux autres, la domination variant selon les jours… Il est même arrivé qu’un jeune mâle ne trouvant pas de place en eau ouverte, fasse son cratère sous une plaque de schiste inclinée comme on peut l’apercevoir sur la gauche de la photo ci-dessous.

Lestradea perspicax, femelle paradant. Femelle paradant, même durant la ponte (comme en témoigne son oviducte proéminent). Pratiquement aucune violence n’est à déplorer chez cette espèce, toute friction restant au stade du simulacre. Très peu de poursuites, pas de blessures, mais énormément d’interactions entre les individus, les mâles entre eux, les femelles entre elles, celles-ci pouvant régulièrement avoir des “prises de becs”. Il est d’ailleurs recommandé de mettre au moins deux mâles ensemble, en effet, il nous a été rapporté le comportement d’un mâle seul; celui-ci ne creusait pratiquement pas de cratère, et ne paradait pas, autant dire qu’il n’y avait pas de ponte non plus… Nous avons donc offert un de nos mâles surnuméraire à l’infortuné, qui vit rapidement le ton changer, les parades commencer, et les cratères se creuser ! (n’est-ce-pas Laurent #########)

Lestradea perspicax ne doit pas être maintenu avec n’importe quelle espèce d’ectodini, une tentative avait été faite avec Ectodus descampsii, mais ce dernier avait largement supplanté L. perspicax et force fut donc de les séparer, nous parlons bien sûr de maintenance confinée, pas de comportement naturel. Généralement, tous les lamprologiens leur laissent une paix royale, nous sommes très loin donc d’un prédateur, et l’opportunisme de l’espèce se trouve relégué à la pleine eau et aux petits êtres y évoluant.

Lestradea perspicax, alevins à 1 jours.Reproduction:

 

Cichlidé incubateur buccal maternel, Lestradea est assez prolifique, et une belle femelle adulte peut avoir 25 à 30 alevins par ponte. Les œufs sont tout de même gros, et au lâcher les petits mesurent aux alentours de 8/9 mm. et commencent à manger immédiatement. En ce qui concerne la nutrition, durant le temps de l’incubation, nous avons eu une femelle qui n’hésitait pas à prendre de petites particules lors des distributions de paillettes et à les avaler, mais il s’est agi visiblement d’une exception. Lestrdea perspicax, femelle en incubation. Ce qui est intéressant chez L. perspicax, comme chez pas mal d’autres incubateurs buccaux grégaires, c’est la synchronisation de la ponte chez toutes les femelles du groupe, sur un laps de temps très court. Elles auront toutes leur cavité buccale pleine, et ainsi pourront aussi synchroniser la libération de leur progéniture, environ 25 jours plus tard.

Il faut noter un danger potentiel de la femelle dominante, en effet si une femelle subalterne vient à pondre hors période (ce qui arrive), la femelle “alpha” viendra lui voler les œufs lors de la ponte et elle se retrouvera à incuber plusieurs âges en même temps… Ce qui aura pour effet d’avoir des jeunes morts ou très affaiblis lorsqu’ils pourront enfin accéder à l’eau libre, et d’autres possédant une réserve vitelline conséquente ! 1(expérience vécue cela va sans dire). Des “combats” ont été observés entre femelles en incubation (bouche à bouche), il est donc possible que les oeufs soient aussi subtilisés lors de ces joutes. Pourrait-on extrapoler vers une prédation des œufs d’autres espèces pratiquée par Lestradea perspicax ?

Lestradea perspicax, mâle en parade.

Les mâles Lestradea perspicax semblent apprécier la présence de rivaux aux alentours immédiats de leur cratère, éprouvant le besoin de se mesurer à d’autres, avec pour fonction de définir la hiérarchie au sein d’un lek. Mâles dominants au centre de l’arène, et de plus en plus relégués vers les extérieurs selon le rang obtenu, donc les dominés sont plus sujet à la prédation. Situation comparable à celle de Xenotilapia melanogenys par exemple.Lestradea perspicax, couple sur le cratère de ponte.Une bonne épaisseur de sable, si elle n’est pas indispensable, est nécessaire pour la création des cratères, ne pas lésiner sur l’épaisseur de base, il n’est rien de plus désagréable que d’apercevoir une vitre au fond d’un cratère… Les mâles n’hésiteront pas à aller chercher plus loin les matériaux nécessaires à l’élévation de l’édifice, et à l’arrivée un cratère atteindra dans les 30 à 40 cm de diamètre, pour une profondeur d’au moins 10 cm.Lestradea perspicax, regroupement et parades en vue de la ponte.Autre fait marquant, pratique régulière chez les cichlidés se regroupant en leks, les femelles peuvent passer d’un mâle à l’autre, pondant par-ci, par-là, au gré des rencontres, multipliant ainsi le brassage génétique au sein de la population.Lestradea perspicax, banc d'alevin en aquarium.Parlons des alevins maintenant, dès que les mères les lâchent, ils se regroupent en rang serré et nagent de concert, voir ainsi un banc de “petites sardines” est toujours un spectacle émouvant, que tout tanganyikophile se doit de voir au moins une fois dans sa vie !

 

 

 

 

 

 

Lestrdea perspicax, alevin de quelques semaines.

Leur croissance est assez rapide, nourrissez les de micro-vers, de poudres, et paillettes.Au bout d’une bonne année, les premières femelles pourront commencer à pondre.Une recommandation est à faire ici : valable aussi pour beaucoup d’autres incubateurs buccaux (Cyprichromis spp., Xenotilapia sabulicoles, Haplochromines… etc.) . Il faut éviter, à partir de quelques mois, de laisser grandir les sexes ensemble. Si les femelles pondent trop tôt, cela influera sur leur croissance, si les mâles paradent et s’accouplent trop tôt, leur gaspillage d’énergie sera aussi facteur de ralentissement de croissance. Par contre, s’ils sont dominés, ils peuvent s’occuper d’autres choses que de pérennité, et ainsi ils grandissent mieux et plus.

Lestradea perspicax, alevins effrayé, posés au sol.

Conclusion:

D’un naturel fragile, n’oublions pas que cette espèce entre dans “la niche” du poisson “fourrage” et sert de proie à divers prédateurs (Lates, Bathybates, Hemibates, Boulengerochromis… etc.), un fort stress peut lui être préjudiciable, et il arrive qu’un individu fasse une crise cardiaque. Soignons les bien, soyons délicats lors des manipulations et tout ira bien. Un grand groupe de ces éclats d’argent, doit être du plus bel effet dans un très grand bac.

Quelques autres clichés de Lestradea perspicax.Lestradea perspicax, deux femelles qui incubent leurs oeufs. Lestradea perspicax, femelle prète à pondre et son oviducte sortit. Lestradea perspicax, trio surprit lors de son sommeil. Lestradea perspicax, mâle baillant dans un aquarium de cichlidés.

Cliquez sur les miniatures.

Lestradea perspicax, mâles et femelle sur le site de ponte.Autres pages et articles:- Sur Cichlidsforum, Lestradea perspicax.

Sur Destination Tanganyika, Lestradea perspicax (film et photographies).

Remerciement spécial à Thomas Andersen pour ses petits films qui illustrent à merveille cet article.

 

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