Neolamprologus fasciatus

Neolamprologus fasciatus est une espèce digne d’un intérêt particulier. Pour commencer il a un corps allongé et compressé latéralement ce qui, de face peut le faire « disparaitre » aux yeux de ses proies, car c’est bien un prédateur. Un des premier texte que j’ai pu lire sur lui, sur son comportement de chasse, était qu’il attaquait de loin ses proies contrairement aux Altolamprologus. Toutes les observations de chasses que j’ai pu faire lors de mes plongées contredisent cette affirmation.
Tout d’abord le poisson croise à quelques distances du substrat, nous dirons que c’est tout à fait naturellement qu’il se déplace, mais visiblement il est vigilant. À l’affut du moindre mouvement entre les pierres… Qu’un alevin soit prit de curiosité et pointe le museau hors de l’abri des roches, et le prédateur fait une première approche rapide, s’arrêtant à quelques centimètres il fait face et s’approche lentement par vibration des pectorales… Il attend le moment propice, fixe sa proie, le corps prend une forme de « S », il s’élance il est à à peine 10/15 cm, il réussi ou rate sont attaque, comme tout prédateur il n’y a jamais 100% d’attaques qui réussissent.
Certains voudraient le classer parmi les Altolamprologus, prenant comme référence une certaine forme de sa tête et de sa bouche. Cela relevant plus, àmha, d’une convergence évolutive, il y a aussi la possibilité d’un croisement très ancien qui aurait apporter ce profil crânien, mais cela est tellement « dilué » que l’expression de ces gènes n’empêche pas l’éloignement génétique de ces espèces.
Tout d’abords pour l’intégrer à ce genre, il faudrait le re-décrire, fasciatus n’ayant pas le corps haut, il n’entre pas dans les caractéristiques méristiques du groupe.
J’ai toujours défendu sa place dans les Neolamprologus pour plusieurs raisons (plaidoyer).
La première vient de ses proportions corporelles donc, un corps svelte et élancé, non pas trapu et ramassé. Je trouvais que certains de ses comportements le rapprochait de « L« . callipterus.
– Ils peuvent se déplacer en groupe.
– Ils se posent sur les rochers en attente… Ce que ne font jamais les Altolamprologus.
Une dernière chose qui me parait, en fait, la plus « parlante » vient des alevins, en effet les alevins de N. fasciatus sont aussi élancés que peuvent l’être ceux de callipterus, voir de certains Telmatochromis, contrairement à ceux des Altolamprologus, qui ont déjà les proportions « ramassées » de leur genre…
Et pour finir il y a le travail effectué sur la génétique des cichlidés du lac pour en faire un arbre phylogénétique recevable, et dans cet arbre nous pouvons constater que fasciatus s’est séparé de la branche amenant les Altolamprologus il y a 3.5 millions d’années environ, ce n’est pas rien…
N. fasciatus en aquarium
