Neothauma etc.

Neothauma etc.

Neothauma

Nous pouvons constater que rares sont les écrits sur le mollusques (et la faune du lac en général) du lac Tanganyika. Je vous propose de vous arrêter un moment sur le genre Neothauma.

Ce genre est très connu surtout par l’espèce générique qu’est Neothauma tanganyicense (syn.Bellamya tanganyicense  (E.A. Smith, 1880))

Neothauma spp.

Neothauma spp. planche originale

Comme je me propose de vous le faire découvrir, nous avons affaire à un large malentendu, qui porte sur une petite dizaine d’espèces, mais qui ne sont pas toutes présentes dans le lac Tanganyika, elles sont juste citées à titre d’information.

  1. Neothauma bicarinatum J.R. Bourguignat, 1885
  2. Neothauma euryomphalus J.R. Bourguignat, 1888
  3. Neothauma giraudi J.R. Bourguignat, 1885
  4. Neothauma jouberti J.R. Bourguignat, 1888
  5. Neothauma jupadwongaensis Musalizi, 2017 † (FOSSIL)
  6. Neothauma maramaensis Musalizi, 2017 † (FOSSIL)
  7. Neothauma rotundum D. Van Damme & G.E. Pickford, 2010 † (FOSSIL)
  8. Neothauma servainianum A. Grandidier, 1885 → Sous-espèce: Neothauma servainianum minor J.R. Bourguignat, 1888
  9. Neothauma vysseri J.R. Bourguignat, 1888

Il peut y avoir un intérêt à porter son regard. vers des genres proches, tel que Viviparus, Bellamya, rencontrés dans les tributaires du lac et plus généralement dans le bassin versant Est du Tanganyika.

Cette liste nous apporte l’information, par ces fossiles, que le genre est originaire du bassin nilotique (région du lac Victoria), comme d’autres espèces présentes dans le lac, Lates et Synodontis pour les non cichlidés, Haplochromine tel Astatotilapia burtoni, pour les cichlidés.

Ces mollusques, comme tous les autres mollusques du lac, sont hyper spécialisés en ce qui concerne leur nourriture, si ils n’ont pas LA nourriture qui leur convient, ils meurent très rapidement. Ce qui explique tous les échecs de maintenance, qu’il s’agisse de gastéropodes, ou de bivalves.

Tous les essais dont j’ai pu avoir connaissance, se sont soldés par des morts inutiles. Une seule personne a réussi à en tenir durant plusieurs mois, il s’agit d’Heinz Büscher. Avec quelques amis nous étions allés chez lui dans la région de Bâle, et à notre grand étonnement, il y avait quelques spécimens de différentes espèces dans ses aquariums. Chacune d’elles ayant un aquarium spécifique sans autre locataire.

Il avait trouvé un moyen “suffisant” pour nourrir ses pensionnaires, il lui suffisait de laisser croitre les algues (brunes surtout), sur les vitres de ses aquariums. Puis il raclait délicatement ces algues (et/ou cyanobactéries ?), en faisait un “bouillon”, qu’il plaçait dans un tube ouvert des deux côtés, mettait la mixture dans ce tube doucement, en laissant quelques temps au repos, le temps qu’il faut pour que tout se dépose sur le substrat… Une fois le tube enlevé, et rapidement, les escargots venaient sur ce “tapis”, pour se repaitre de cette manne, qui semblait bien suffisante et nutritive. Malheureusement, durant une absence, le jeun forcé leur avait été fatal…(!) 🙁

Neothauma Udachi

N’oublions pas que le genre est utilisé, lorsque l’animal est mort et sa coquille vide, comme abri pour la progéniture, comme refuge en cas de danger, par quelques espèces conchylicoles. Il arrive qu’en aquarium des espèces qui, naturellement, n’utilisent pas ces “chambres” pour y pondre (pondeurs sur substrat caché), se rabattent sur des coquilles faute d’un aménagement adéquat des empierrements du bac…

 

Voici donc quelques espèces conchylicoles “pures”.

Tout cela pour vous dire que cette élevage n’est pas à la portée de tout le monde… Le temps qu’il faut y consacrer, ne permet généralement pas d’avoir des résultats satisfaisants, et plutôt qu’arriver durant quelques temps à les garder en vie, pour finir par les voir mourir, avec toute la frustration que cela engendre, il vaut mieux s’abstenir, et les laisser vivre dans leur milieu naturel àmha.

Remerciements à Evert van Ammelrooy et Mattia Matarrese

 

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