Zooplancton et organismes benthiques

Zooplancton et organismes benthiques

Zooplancton et organismes benthiques d'eau douce.

Un Article très intéressant consacré aux zooplancton et micros organismes utilisables ou non comme nourriture pour les cichlidés.

.Extrait de la Revue Française des Cichlidophiles.

D’après: C. KELLER.

Manne quasi gratuite pour l’aquariophile, véritable source de jouvence pour les poissons, la distribution du zooplancton élimine de nombreux déboires concernant la croissance, la santé et la reproduction.

Il m’est arrivé de sauver de nombreux poissons atteints de parasitose intestinale (maladie bien connue des cichlidophiles) en distribuant exclusivement des daphnies vivantes. Pour les cas plus avancés dans la maladie, un traitement au Métronidazole (Flagyl 250) à raison d’un comprimé pour 25 litres est nécessaire. Il en est de même pour le démarrage des alevins pour lesquels le fin plancton de mare constitue un met de choix et de qualité.

Le plancton peut se diviser en deux types:
Les espèces animales (protozoaires, crustacés, larves d’insectes pélagiques…) appelées zooplancton.
Les algues planctoniques ou phytoplancton.
Nous traiterons cette fois ci du zooplancton et des organismes benthiques (tubifex, vers de vase, larves d’éphémères) d’eau douce communément rencontrés dans nos régions.
Il convient tout d’abord de repérer une ou plusieurs mares; certaines s’assècheront au bout de quelques semaines. De plus suivant les caractéristiques physico-chimiques de l’eau et les différentes périodes de l’année, on trouvera une faune plus ou moins spécifique, et quantitative.
Pour la récolte, il faut se munir de deux filets de différents calibrages de mailles. Le premier à mailles de 600 µ sert à la récolte des plus petits organismes; pour le deuxième, un voilage de rideau fera l’affaire. Un seau muni d’un couvercle (pour éviter les éclaboussures) sera également utilisé.
Pour commencer la pêche toujours en surface et en pleine eau dans le sens contraire au vent et par temps calme, en zone ensoleillée. On terminera, si nécessaire, au ras de la vase après entièrement prospecté la zone pélagique. Toutes les bestioles indésirables seront remises à l’eau (têtards, tritons, dytiques). Pour ma part, je ne garde que les larves d’agrions (ndlr: petites libellules) qui font le régal des gros cichlidés. Il faut faire attention lors de la manipulation de certains insectes qui peuvent infliger des piqûres très douloureuses (notonectes, naucores…).

La récolte terminée, il faut faire le tri final. Pour cela versez une partie du contenu de votre seau dans une bassine ou un saladier de couleur claire, inspectez le contenu et enlevez toute bestiole suspecte, les branchettes, feuilles etc… Tamisez à l’aide de différents calibrage de mailles selon la destination et les besoins des poissons à nourrir. Rincez abondamment et distribuez. Lors du rinçage veillez à élever progressivement la température de l’eau du robinet ce qui évitera un choc thermique préjudiciable au plancton lors de son introduction dans le bac. Il pourra ainsi vivre plus d’une journée dans l’aquarium, permettant aux alevins de se aisément et à volonté. Il faut couper tout système de filtration et le remplacer par une bonne pompe à air lors des distributions. De plus un siphonnage du substrat est utile avant chaque nouvelle distribution. De plus un siphonnage du substrat est utile avant chaque nouvelle distribution. Il est bon de savoir que le plancton , principalement les daphnies, sont de grandes épuratrices d’eau, mais aussi de grandes consommatrice d’oxygène.

un dernier point concernant le tri, il faut effectuer ces opérations bassine par bassine, en ne jetant que le fond du contenu du seau (détritus). Le surplus des récoltes peut être congelé à -18°C.
Pour ma part, je congèle les surplus des mois d’août et de septembre en notant sur les paquets la date de récolte; les plaquettes devront être consommées de préférence dans le quatre mois.
Note importante: Il est nécessaire de bien connaître la faune récoltée et écarter tout animal inconnu ou indésirable. On évitera ainsi d’introduire des prédateurs et des parasites.
Il faudra donc se documenter pour acquérir un minimum de connaissances sur la faune aquatique (une passion peut en cacher une autre!). Pour terminer, n’utilisez que des nourritures vivantes bien rincées.

Nourriture vivante:
a:Zooplancton-Chirocéphales
(longueur jusqu’à 28 mm). On peut les trouver en fin d’hiver dans certains fossés forestiers où l’eau s’accumule pour une courte durée. Couleur orangée à turquoise. Les oeufs supportent de rester des années dans la vase desséchée.-Daphnies
Ou puce d’eau. On le trouve en grand nombre, formant de véritables nuages aquatiques tant que les conditions leur sont favorables. Elles se nourrissent de différents organismes du micro plancton. Selon le lieu de pêche et la période de l’année, on trouvera différentes espèces:
  • Daphnia pulex (3,5 mm) dans les petits étangs
  • Daphnia magna (ou giga) (5 mm) dans les mares chaudes
  • Daphnia longispinna (3 mm) transparente (voir dessin)
  • Bosmina longirostris (6 mm)
  • Bosmina coregoni (1 mm) munie de secondes antennes courtes et modifiées pour la nage
  • et Chydorus sphaericus (5 mm – voir dessin)

des copépodes.

-Les cyclops
Petits crustacés, nageant par “bonds” très reconnaissables. La femelle porte ses oeufs dans deux sacs ovigène fixés à son abdomen. On les trouve abondamment dans les mares de mars à juin.

-L’asellel'asellus.
ou cloporte d’eau douce (isopode) Asellus aquaticus (20 mm)se tient au fond et dans la végétation des lacs et marais, se nourrissant de matières en décomposition (végétales ou autres). Cherchez dans les zones de pollution organique, vasières, roselières… etc.
-Les gammares
(20 mm) décapodes nageant sur le côté, couchés. En France on distingue deux espèces dulçaquicole:
Gammarus pulex dans les ruisseaux et cours d’eau non pollués et très oxygénés (voir dessin)
G. lacustris dans les lacs et étangs.Gammarus.
On les trouve sous les pierres et dans la végétation du rivage.
! Ils peuvent introduire des parasites spécifiques aux poissons. Etant vecteurs et hôtes de certains parasites ayant besoin de plusieurs êtres à parasiter pour atteindre la maturité !
b:Larves d’insectes:

-Les larves d’éphémères
une Ephémère.ne seront pas à négliger; on trouve des larves de cloèdiptères (Cloeon dipterum) et l’éphémère commun (Ephemera vulgata). Elles vivent souvent en très grand nombre dans les algues vertes et sur la végétation des étangs et des mares. Elles se nourrissent de particules végétales.
-Les larves de Nematoptères (moustiques).
Les culicidés regroupent les larves du moustique commun (Culex pipiens), du cousin annelé (Theobaldia annulata), de l’aède commun (Aedes communis) d’anophèles et de bien d’autres…

On les récoltera à la surface de l’eau d’où elles tirent l’oxygène par les appendices cornés se trouvant à la partie postérieure du corps.

Les Corethridés (contrairement aux Culicidés les adultes ne piquent pas). Leurs larves sont très frappantes, en formes de bâtonnets et transparentes. Elles peuvent rester en suspension dans l’eau mais elles sont aussi capables de monter ou descendre. On les trouve parfois en essaims serrés au côté des daphnies dont elles se nourrissent entre autre. Le Dixa amphibia est très répandu dans les marécages de fin mars à fin octobre.

-Les Tendipenidés
(Chironomidés) appelés communément vers de vase. Les adultes ne piquent pas non plus. On en trouve plusieurs espèces. Les larves, surtout celles vivants la vase le vers de vase.pauvre en oxygène, sont de couleur rouge (riche en hémoglobine, donc en fer). Les eaux des lacs et rivières pauvres en oxygène mais riches en nourriture sont caractérisées par la présence de larves de Tendipes plumosus; celles qui, au contraire, sont riches en oxygène mais pauvres en éléments nutritif sont peuplés par les larves du genre Tanytarsus. Les limnologue parlent donc de lacs à “plumosus” et de lac à “Tanytarsus”. On trouvera les larves de chironomes dans les lacs et surtout les cours d’eau riches en matières organiques.

-Les vers ceinture, les tubificidés:
On les trouve dans la vase. Ils sont très communs dans les eaux polluées(1). Leur taille peut atteindre les 8 cm. Le plus connu de la famille est sans nul doute le tubifex commun (Tubifex tubifex 3 à 4 cm).(1) C’est pour cela qu’ils ne sont pas recommandés pour les poissons, pouvant également transporter des agents pathogènes.


Autres animaux aquatiques

(Dangereux ou non pour les poissons…,à connaître)

Les invertébrés
Dans les mares, il y a également des animaux plus ou moins nuisibles, prédateurs, à éviter dans nos aquariums.

Les coléoptères
Plus ou moins gros insectes, la plupart sont des prédateurs carnassiers, qui n’hésitent pas à s’attaquer a tout ce qui bougent; jusqu’à des proies de la taille d’un têtard ou d’un poissonnet.

-Le dytique
Dytique male.Son nom vient du grec dutykos = plongeur; famille des dytiscidés. la larve du Dytique.C’est le plus gros des insectes prédateurs dans nos contrées (jusqu’à 5 cm), il capture ses proies à la nage, ses mandibules puissantes lui permettent de découper, broyer les tissus pour les ingérer. Le mâle et la femelle sont très différents, les dimorphismes sont les suivant; élytres* lisses chez le mâle et rainurées de jaune chez la femelle, les pattes antérieures du mâle sont munies de ventouses lui permettant de s’accrocher a sa femelle lors de l’accouplement, qui est subaquatique (très bruyant lorsqu’il vole dans la maison !). Sa larve (aquatique) qui est également énorme, est une prédatrice violente. Sa technique d’ingestion de ses proies est comme l’araignée, une injection de sucs corrosifs qui dissolves les tissus, puis elle aspire la lymphe ainsi obtenue.

l'Hydrophile.

-L’hydrophile
Végétarien qui peut à l’occasion se révéler prédateur, il est plus gros que le dytique, mais moins dangereux. C’est surtout sa larve, qui comme celle du dytique est prédatrice (elles se ressembles) qui est à éviter !
-La ranatre
Son allure peut rappeler la mante religieuse, de longues pattes antérieures, ravisseuses, qui lui permettent de saisir ses proies favorites, insectes, alevins,… etc.
Nèpe ou scorpion d'eau.-La nèpe

Ou scorpion d’eau, insecte sans danger pour l’homme (si ce n’est des piqûres possibles). Son allure générale rappelant le scorpion (d’où son appellation vernaculaire), son “organe” respiratoire finissant l’image, comme une queue de scorpion. Elle se nourrie d’oeufs de poissons, de jeunes insectes, larves aquatiques en les vidant.
-La grande Aeschne
La plus grande de nos libellules.
Sa larve est encore un prédateur carnassier, et est à éviter; possédant un “bras” articulé muni de crochets, sous la base du crâne… S’approchant subrepticement de sa proie, elle déploie en une fraction de seconde son organe ravisseur et porte à sa bouche son repas pour le dévorer. Tous les insectes, têtards, petits poissons, et même tritons peuvent lui servir de pâture.

Les Annélides

-Les Sangsues
Sangsues medicinales.De sanguis = sang/ et sugere = sucer. Elles peuvent mesurer plus de 10 centimètres. Les sangsues font partie de la même famille que les vers de terre, (les annélides*)…
Se nourrissant du sang des animaux aquatiques en général, leur capacité à absorber le sang est énorme et elle peut multiplier son volume de 20 à 50 fois !
Pour la sangsue médicinale. Grâce à une sécrétion spéciale et anticoagulante, elle empêche la formation de caillots sanguins. La sangsue est utilisée en médecine pour réduire les hématomes et la molécule contenue dans la “salive” des sangsues est administrée aux personnes à risques cardio-vasculaires (surtout les infarctus).
Ils existe de nombreuses autres espèces de sangsues plus ou moins grosse et plus ou moins voraces. Parasites des poissons et autres animaux aquatiques (rarement plus grands que 1 à 3 centimètres).

 

 

Le Cnidaire

-L’Hydre
Petit polype solitaire des eaux douces, ayant six à dix tentacules, qui peut se couper spontanément en deux ou trois morceaux dont chacun se régénère pour donner un animal complet (scissiparité). (Embranchement de Cnidaires; ordre des hydraires). Représente un certains danger pour les tout jeunes alevins. Pour en avoir eu dans un bac d’élevage de jeunes Altolamprologus calvus, ce ne sont pas ces derniers qui ont disparus, mais bien les hydres (!).
Argulus sp.
-L’Argulus ou (pou d’eau)
Parasite des poissons, l’Argulus se déplace sur le poisson à la recherche de “fragilités” du mucus, de plaies…
Buveur de sang, tout comme la sangsue, il peut être vecteur de maladies. Il mesure environ 5 à 7 mm, et est plutôt transparent pour l’espèce qui se trouve sur nos poissons des lacs et étangs.

Les vertébrés aquatiques

Parmi les vertébrés vivants dans ces lieux, les batraciens sont bien représentés, je passerais sur les mammifères qui ont peu de chances d’entrer dans votre épuisette.

Les batraciens

-Les grenouilles (anoures = sans queue)Triton.

-Les tritons (urodèle = à queue)

Tous les batraciens sont protégés, et il est donc interdit d’en utiliser comme nourriture pour nos poissons (qu’il s’agisse de larves/têtards, ou d’adultes).

 

 

-Les poissons

Les alevins des petites espèces, peuvent avoir une place dans vos seaux pour nourrir vos cichlidés. Les tout jeunes gardons, bouvières, ablettes, spirlin, tanches, brèmes, et autres vairons, goujons…

 

couleuvre à collier.-Les reptiles
Les serpents ont leurs représentants au bord de l’eau, la couleuvre à collier qui est inoffensive pour nous mais pas pour les poissons qui font partis de son régime alimentaire, la couleuvre vipérine idem, bien souvent confondue avec la vipère aspic qui ne vit pas dans les zones humides.

Voici rapidement présenté la nourriture pour vos cichlidés, et les dangers à leur éviter, l’eau stagnante pouvant être insalubre même pour nos chers pensionnaires, il convient d’être vigilant sur la provenance des animalcules utilisés comme apport naturel et nutritif, pour que cela ne devienne pas un apport pathologique et mortel !

Si vous vous posez des questions particulières sur ces petits animaux, n’hésitez pas à venir nous en toucher quelques mots sur le FORUM.

 

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